PS : les circonscriptions où ça chauffe

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Les investitures aux législatives ne se font pas sans difficultés. Des cas posent problème en interne.

A six mois des élections législatives, les partis politiques s’organisent pour désigner les candidats dans chaque circonscription. Dans les formations politiques où le vote des militants n’est pas sollicité, les négociations se passent dans l’ombre.

Mais au PS, qui mêle investiture par la direction et scrutin des militants, les nominations se font dans la douleur, suscitant déjà plusieurs polémiques. La direction doit trancher le 10 décembre prochain. En attendant, Europe1.fr liste les principales zones de turbulence.

La Rochelle : Royal parachuté

Elue dans les Deux-Sèvres, Ségolène Royal souhaite s’expatrier à la Rochelle, dans la circonscription de Charente-Maritime. Problème, elle a obtenu de la direction du PS d’être désignée comme seule candidate alors que deux autres candidats s’étaient manifestés : Patricia Friou et Nanou Jaumouillié.

Résultats, les socialistes locaux pestent contre ce parachutage et le font savoir. "C'est un jeudi noir. Ce soir, les militants auraient dû choisir entre trois candidats", a regretté jeudi Olivier Falorni, premier secrétaire fédéral du PS de Charente-Maritime, avant d’annoncer : "Au printemps prochain, il y aura de toute façon un candidat qui ne viendra pas de Désir d'avenir et qui représentera les valeurs de gauche face à Ségolène Royal".

Français de l’étranger : la guerre des courants

Pour les circonscriptions des Français de l'étranger, la direction du PS a décidé de procéder aux investitures sans faire voter les militants. L’occasion de réveiller la guerre des courants, ce qui n’a pas raté avec la circonscription d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.

Mardi, le bureau national a investi Pouria Amirshahi, proche de Martine Aubry, au détriment de Faouzi Lamdaoui, poulain de François Hollande. "Ce comportement est un déni démocratique et une forme de mépris à l'égard de nos militants", ont réagi les responsables de ces sections, "remplis de colère et d'indignation". Jean Gernigon, secrétaire de la section d'Alger demande donc que les militants "soient conviés à choisir leur candidat député".

Pas-de-Calais : Jack Lang imposé ?

Deux problèmes se posent dans le nord de la France : la mixité et la place à réserver à Jack Lang. La direction du parti a demandé à la fédération de "revoir sa copie", regrettant les femmes et les partenaires du PS ne soient pas assez représentés.

Jack Lang constitue l’autre sujet de discorde. Le député souhaite se représenter dans la 6e circonscription mais n’est pas sûr d’emporter le vote des militants. Il a donc décidé de se retirer du scrutin mais son assistant a annoncé que "la question de sa candidature reste ouverte". Jack Lang pourrait donc être investi directement par la direction, au risque de diviser les militants locaux.

Les autres cas qui posent problème

La discorde règne également à Agen, où l'ancien député-maire Alain Veyret est arrivé en tête à la primaire. Le bureau national a pourtant désigné Lucette Lousteau "alors qu’un second tour était prévu", a-t-il regretté. Même constat dans les Hauts-de-Seine, où Yacine Djaziri a été nommé alors qu'Habiba Bigdade était candidat.

A Lyon, la révolte gronde, mais contre les écologistes. En vertu de l'accord entre le PS et Europe-Ecologie Les Verts, c'est Philippe Meirieu qui doit représenter la gauche dans la première circonscription. Une arrivée que n'apprécie pas du tout le sénateur-maire Gérard Collomb, qui promis de lutter contre "les Khmers rouges".