PS : des députés réformateurs invoquent un "droit de retrait" de la campagne d'Hamon

Des députés PS "réformateurs" invoquent, pour l'aile droite du parti, un "droit de retrait" de la campagne de Benoît Hamon.
Des députés PS "réformateurs" invoquent, pour l'aile droite du parti, un "droit de retrait" de la campagne de Benoît Hamon. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
La nomination de Benoît Hamon pour représenter le Parti Socialiste à la présidentielle est loin de faire l'unanimité. Certains députés PS invoquent déjà un "droit de retrait" de sa campagne. 

Benoît Hamon rencontre cette semaine François Hollande, pour recevoir le soutien du président de la République. Un geste qui pourrait permettre à l'ex-frondeur d'amorcer un rapprochement avec la ligne légitimiste du PS. Pourtant, la route vers le rassemblement des socialistes s'annonce encore longue. Des députés PS "réformateurs", proches de Manuel Valls, ont invoqué pour l'aile droite du parti un "droit de retrait" de la campagne du vainqueur de la primaire, refusant de participer à "l'aventure aléatoire" d'"une gauche radicalisée", écrivent-ils dans une tribune publiée dans le Monde mardi.

"Une césure entre deux sensibilités". "Benoît Hamon a gagné la primaire de gauche. Son élection est nette, [...] légitime, [...] incontestable. Quel contraste, pourtant, avec 2011 !", écrivent les députés de Paris, Christophe Caresche, et de Gironde, Gilles Savary, dans ce texte. "Notre famille sortait alors renforcée d'une primaire [...] Aujourd'hui, le constat est tout autre : des divisions plus profondes que jamais et une césure réelle entre deux sensibilités", regrettent les élus. Déplorant notamment la main tendue de Benoît Hamon vers le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, les élus confient ne pas croire que "l'avenir puisse passer par cette aventure aléatoire à laquelle nous convierait une gauche radicalisée".

 

Une quinzaine de parlementaires engagés. Interrogé sur RMC, Christophe Caresche a évoqué "une quinzaine" de parlementaires engagés dans cette démarche, au sein du groupe des "réformateurs" du PS qui compterait une cinquantaine d'élus. Une réunion du groupe devait avoir lieu mardi matin à l'Assemblée, aux alentours de 10 heures. Défendant le bilan du quinquennat Hollande, les députés se demandent ensuite dans les colonnes du Monde "comment porter un projet présidentiel conçu comme l'antithèse d'une action de mandature" qu'ils ont "soutenue".  "En tant que militants, nous ne pouvons nous sentir liés par un 'projet de société' fondé sur une logique d'assistance généralisée et de dépréciation de la valeur travail", déplorent-ils en référence au revenu universel proposé par le candidat, et largement ciblé par Manuel Valls pendant la campagne de la primaire.

Un soutien à Emmanuel Macron ? Interrogé sur un ralliement éventuel à Emmanuel Macron, qui a déjà commencé a aimanter des soutiens vallsistes, Christophe Caresche a indiqué sur RMC ne pas l'envisager "à ce stade" personnellement, tout en reconnaissant que l'ancien ministre est le candidat dont il est le plus proche "sur le plan idéologique", et que certains élus "feront" ce pas vers Macron. "On peut se demander si on n'est pas arrivé au bout du chemin. C'est-à-dire que la synthèse qui avait été celle du PS, [...] durant cette mandature [...] a explosé d'un certain point de vue", a regretté l'élu socialiste, évoquant un "malaise profond".