Référendums proposés par Nicolas Sarkozy : la charge d'Alain Juppé

 Alain Juppé sent que Nicolas Sarkozy vacille alors il essaie de lui porter le coup fatal.
Alain Juppé sent que Nicolas Sarkozy vacille alors il essaie de lui porter le coup fatal. © AFP
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David Doukhan avec M.D , modifié à
Après l'annonce du double référendum de Nicolas Sarkozy, son grand rival de la primaire, Alain Juppé, contre-attaque dans l'espoir de lui porter le coup fatal. 

La campagne de la primaire se tend, encore un peu plus. Après l’annonce choc du double référendum voulu par Nicolas Sarkozy sur la suspension de l'automaticité du regroupement familial et sur l'internement des fichés S les plus dangereux, la riposte dAlain Juppé est venue lundi soir. Et celui qui fait la course en tête dans les sondages a décidé de cogner fort. 

"Pas à la hauteur". Alain Juppé sent en effet que son rival vacille alors il essaie de lui porter le coup fatal. Le maire de Bordeaux analyse les phrases chocs et les coups d’éclat de l'ancien président comme des signes de panique. Il entend donc bien pousser son avantage. La riposte est venue en deux temps, d'abord avec la publication d'un billet sur son blog. Intitulé "Du bon usage du référendum", le candidat à la primaire estime que "les questions posées, telles qu'elles sont envisagées aujourd'hui, ne sont pas à la hauteur des enjeux". Jugeant encore "excessif" de suspendre l'automaticité du regroupement familial, il assène : "je dirais même qu'elles (les questions) abordent les problèmes par le petit bout de la lorgnette". 

La petite phrase sur BFMTV. C'est dans une interview lundi soir sur BFMTV que l'attaque s'est fait plus personnelle. Interrogé sur sa condamnation de 2004 à un an d’inéligibilité pour "prise illégale d'intérêt" et 14 mois de sursis, il a d'abord affirmé que "tout le monde connait [sa] situation (...) et que les Français [l'ont] compris". Alain Juppé a ensuite asséné un cinglant : "vous savez en matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu'un avenir". Une petite phrase qui sonnait clairement comme une allusion évidente aux ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy. "Non, non c'est un propos général", s'est défendu le candidat. Mais personne n'est dupe, c'est bien un missile visant l'ancien chef de l'Etat. Les proches d'Alain Juppé rappellent d'ailleurs clairement que les soutiens de Nicolas Sarkozy attaquent régulièrement leur candidat sur son ancienne condamnation. "On ne tire jamais les premiers mais quand on nous agresse on distribue une taloche, ça remet les idées au clair", conclut l'un d'eux.