Projet d'attentat de l'ultra-droite : la constitution de partie civile de Jean-Luc Mélenchon validée

Mélenchon a souhaité être au dossier pour éclaircir les "raisons qui avaient amené à ce qu'il ne soit (pas) tenu au courant" de ces menaces ni d'en "avoir été protégé".
Mélenchon a souhaité être au dossier pour éclaircir les "raisons qui avaient amené à ce qu'il ne soit (pas) tenu au courant" de ces menaces ni d'en "avoir été protégé". © AFP
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avec AFP

Jean-Luc Mélenchon a vu sa constitution de partie civile confirmée dans l'enquête sur une cellule de l'ultra-droite qui avait cité le leader de la France insoumise (LFI) parmi des cibles de projets d'attentat.

La juge d'instruction a confirmé mercredi la recevabilité de cette constitution de partie civile, contre l'avis du parquet qui a fait appel, selon une source proche du dossier. Pour le ministère public, l'enquête, ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", "ne porte pas sur des faits d'atteinte à la vie" de Jean-Luc Mélenchon.

Neuf personnes mises en examen. Ces menaces visant le leader LFI mais aussi Christophe Castaner, actuel porte-parole du gouvernement et ex-maire de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence, avait été révélées en octobre, au lendemain d'un coup de filet antiterroriste contre des membres de l'ultra-droite. Tous étaient liés à Logan Alexandre Nisin, un ancien militant du mouvement royaliste Action Française arrêté fin juin. Au total neuf personnes ont été mises en examen, dont Logan Nisin et un de ses proches qui a contesté cette constitution de partie civile.

Logan Nisin avait fondé un groupuscule baptisé OAS, rappelant l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960. Son objectif: "Enclencher une re-migration basée sur la terreur". Outre les deux hommes politiques, le groupe voulait s'en prendre à des "kebabs" ou au "chantier de la grande mosquée de Vitrolles", mais leur entreprise avait tourné court, faute d'en avoir "les capacités", selon l'enquête.

Arrêt de la protection accordée à Mélenchon après l'élection présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a souhaité être au dossier pour éclaircir les "raisons qui avaient amené à ce qu'il ne soit (pas) tenu au courant" de ces menaces ni d'en "avoir été protégé", alors qu'il venait de mener sa campagne législative à Marseille lorsque Logan Nisin a été arrêté non loin de là, selon la demande déposée en avril par son avocat. Dans ce courrier à la juge, Me Juan Branco réclamait la déclassification de notes de la DGSI et l'audition du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. En cause: l'arrêt de la protection accordée à Jean-Luc Mélenchon après l'élection présidentielle en mai et des propos ambiguës du ministre au lendemain du démantèlement de la cellule. "Croyez-moi qu'il y a des gens de la DGSI qui devaient suivre (Jean-Luc Mélenchon) de manière à le protéger", avait dit Gérard Collomb.

Ces demandes sont pour l'heure suspendues à l'examen de l'appel du parquet contre cette constitution de partie civile. Son avocat a dénoncé "clairement une volonté de faire obstruction" à ses demandes "gênantes pour le ministère".