Procès de Pourtalès : Strasbourg taxée d'incompétence

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Administrator User , modifié à
Les avocats des parties civiles ont dénoncé "l'incompétence" des services de la ville de Strasbourg qui est à l'origine, selon eux, de la catastrophe du parc de Pourtalès. La chute d'un arbre, sous l'effet d'une mini-tornade, avait fait treize morts et 97 blessés parmi le public d'un spectacle de plein air, le 6 juillet 2001.

La Ville de Strasbourg a été une nouvelle fois mise en difficulté lors du procès qui se tient depuis le 5 février devant le Tribunal correctionnel. Il s'agit du drame du parc de Pourtalès. Le 6 juillet 2001, une mini-tornade avait fait tomber un platane sur une tente où s'étaient réfugiées des personnes venues assister à un concert en plein air dans le parc de Pourtalès. 13 spectateurs avaient trouvé la mort et 97 avaient été blessés. La municipalité de Strasbourg comparaît comme "personne morale" pour sa responsabilité présumée dans la catastrophe. Mardi lors de l'audience, Me Eric Weber, conseil d'une dizaine de victimes, a estimé que "ce que l'on n'est pas prêt à accepter, c'est cette espèce d'incompétence, cette espèce d'indolence que peut avoir le service public pour ses sujets". Il a fait un parallèle entre l'attitude de la ville de Strasbourg, mise en examen comme personne morale et celle de Maurice Papon, ancien fonctionnaire de Vichy condamné pour complicité de crimes contre l'humanité qui est mort samedi en clamant toujours son innocence. "On a bien assisté à ce défilé de personnes qui se disaient responsables et qui, quand on les interrogeait, n'étaient plus responsables de rien", a dit l'avocat pour résumer les précédentes journées de débats. De son côté, la ville de Strasbourg estime ne pas être l'organisateur du spectacle qui figurait pourtant au programme de son "été culturel". Elle affirme que le parc municipal était "sécurisé" et considère qu'il ne lui incombait pas de relayer les alertes météorologiques dont les fax atterrissaient d'ailleurs dans un bureau fermé en dehors des heures ouvrables. Me Marc Schreckenberg, avocat d'une cinquantaine de victimes, a dénoncé "cette grande machine, trop grande peut-être, que l'on croyait bien huilée et qui n'est qu'une superposition de strates bien cloisonnées". Me Sandra Guldenfels a rappelé qu'en raison des séquelles laissées par la tempête de 1999, 130 arbres avaient été abattus ou étaient tombés pendant des orages au cours de l'année précédente dans le parc de Pourtalès où "l'été culturel" avait néanmoins été reconduit. "On savait qu'il fallait avoir peur des arbres. On sait maintenant qu'il faut craindre tout autant les services de la ville de Strasbourg", a dit en résumé Me Elisabeth Brand, avocate de l'association des victimes, Solidarité Pourtalès.