Procès Chirac : en direct du tribunal

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Hélène Favier avec AFP , modifié à
95 médias accrédités et 27 pays représentés : son procès va être scruté de près.

Pour tenter d'échapper aux photographes, l'ancien président Jacques Chirac aura droit à un itinéraire discret pour échapper aux photographes. Il est prévu qu'il emprunte les couloirs de la présidence du palais de justice, débouche sur l’entrée de la salle d'audience réservée d'ordinaire aux magistrats et entre dans la salle par un passage dérobé. Ce tour de passe-passe n’empêchera cependant pas les médias de traiter, en temps réel - ou presque - son procès qui s’ouvre, lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris.

95 médias accrédités

"Au total, 95 médias, 100 journalistes de 27 pays, ont été accrédités", explique à Europe1.fr la chargée au tribunal des relations avec la presse, ajoutant que des dizaines d’accréditations ont dû être refusées, faute de place. Avec une telle couverture, le procès de Jacques Chirac promet donc de faire crépiter téléphones et ordinateurs portables depuis l'intérieur même de la salle d'audience.

Il paraît, en effet, loin le temps où, pour l'une des premières fois*, lors du procès de Véronique Courjault devant la cour d'assises de Tours en juin 2009, des journalistes de la Nouvelle République du Centre-Ouest se livraient, sous l'oeil sceptique de leurs confrères, à une expérience de "live-blogging" de l'audience. "Intéressés au début par l'aspect technique, les confrères n'ont pas tardé à tirer à boulets rouges sur le procédé, trouvant que ça nous donnait une réactivité proche de la radio, voire supérieure, puisqu'on ne sortait même pas de la salle", se souvient Jean-Christophe Solon, l'un des deux journalistes à l'oeuvre.

Kerviel, Clearstream... des procès couverts en temps réél

Depuis, nombre de médiasse sont convertis à cet usage lors de procès très médiatiques comme celui du trader Jérôme Kerviel ou de l'affaire Clearstream. Rien d'illégal là-dedans puisque transmettre des informations écrites, quel que soit le mode, n'enfreint pas la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui prévoit que "dès l'ouverture de l'audience des juridictions administratives ou judiciaires, l'emploi de tout appareil permettant d'enregistrer, de fixer ou de transmettre la parole ou l'image est interdit".

En revanche, les journalistes ne peuvent prendre de photos de l'ancien président devant ses juges. C’est un délit pénal.

Pour Chirac, les murs n'ont pas été déplacés

Enfin, pour ce procès hors-normes, les murs n'ont pas été déplacés. Les audiences ne seront pas retransmises par circuit vidéo dans une autre salle pour "délester" la première chambre, procédé pourtant déjà utilisé dans des grands procès parisiens. La présidence du tribunal assure qu'elle n'avait pas les crédits pour mettre cette opération en place et conteste avoir voulu ainsi protéger l'image de l'ancien chef de l'Etat.

* En 2008, le site le site 20minutes.fr avait été un pionnier en mars 2008, lorsqu'il avait couvert en continu les deux premiers jours du retentissant procès des époux Fourniret.