Primaire de la gauche : en cas de défaite, les militants pro-Valls pourraient voter Macron

Les partisans de Manuel Valls seraient tentés par Emmanuel Macron s'il perdait dimanche.
Les partisans de Manuel Valls seraient tentés par Emmanuel Macron s'il perdait dimanche. © AFP
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Théo Maneval avec T.LM. , modifié à
En cas de victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, dimanche, les électeurs de Manuel Valls pourraient se tourner vers Emmanuel Macron.

Nouvelle fronde au Parti socialiste ? La première place de Benoît Hamon au premier tour de la primaire de la gauche, dimanche, en a irrité certains. Thierry, militant au Parti socialiste depuis 17 ans et partisan de Manuel Valls, refuserait de faire campagne derrière Benoît Hamon si c'est lui qui venait à remporter la primaire de la gauche, dimanche. "Le programme n'est pas finançable, tranche-t-il, c'est une politique irréaliste. S'il gagnait, je me rapprocherais beaucoup plus d'Emmanuel Macron." Le socialiste voit même plus loin : "La fracture est déjà engagée. Si c'est l'occasion de faire une grande reconfiguration de la gauche, alors c'est une opportunité qu'il faut saisir."

"Positionnement pas en phase avec la réalité". Dans certaines fédérations socialistes, la désertion des militants pro-Valls au profit d'Emmanuel Macron n'est pas loin. "Entre un tiers et la moitié d'entre eux ne voteraient pas Benoît Hamon, affirme Guillaume Eustache, qui dirige la section PS du 8e arrondissement de Paris. Si Benoît Hamon est candidat, j'irai tracter et nous serons deux ou trois à le faire dans l'arrondissement. Mais ceux qui sont contre le sont viscéralement, car ils estiment que c'est un positionnement qui ne leur parait pas du tout en phase avec la réalité."

Défection chez les élus. Du côté des élus, la fracture apparaît de plus en plus nettement. Lundi après-midi, c'est le député socialiste de la Haute-Saône et soutien de Manuel Valls, Jean-Michel Villaumé, qui a déclaré qu'il ne soutiendrait pas Benoît Hamon s'il était désigné candidat du Parti socialiste. Il s'agit de la première annonce fracassante d'un parlementaire socialiste au lendemain de la primaire. Elle pourrait en appeler d'autres.