Primaire de la droite : l'impossible prédiction

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Antonin André
Alors que les sondages se resserrent et que le corps électoral reste impossible à définir exactement, bien malin qui pourra deviner le vainqueur de la primaire de la droite.

Qui sera le candidat de la droite à la présidentielle de 2017 ? À deux mois du premier tour, qui sera organisé le 20 novembre, il apparaît bien risqué de faire des pronostics. Il y a trois mois, Nicolas Sarkozy était battu largement par Alain Juppé, d'après les sondages. Aujourd'hui, l'écart s'est resserré. À titre de comparaison, lors de la primaire de la gauche en 2011, à deux mois du scrutin, François Hollande était 10 points devant Martine Aubry dans toutes les enquêtes d'opinion, écart qui s'est retrouvé au premier tour du scrutin.

Un corps électoral impossible à prévoir. Mais ce n'est pas le seul élément qui rend cette primaire aussi incertaine. Jamais le peuple de droite n'a participé à ce type d'élection. Les sondeurs sont incapables de prédire quel sera le corps électoral. S'il est resserré sur les sympathisants Les Républicains, ce sera favorable à Nicolas Sarkozy. S'il est plus large, c'est Alain Juppé qui pourrait en profiter. Autre inconnue : la troisième place, âprement disputée entre François Fillon et Bruno Le Maire, avec un retour surprise de Nathalie Kosciusko-Morizet qui n'est pas à exclure. Le jeu des alliances pour le second tour reste donc très ouvert.

Tremplin. Quel que soit le résultat, la primaire de la droite sera une rampe de lancement pour la présidentielle. Peut-être meilleure encore qu'en 2011, pour François Hollande. Car le président actuel est en apparence si affaibli et impopulaire que le vainqueur de la primaire de la droite a de bonnes chances de devenir le prochain chef de l'État. Ce scrutin est, en quelque sorte, le premier tour de la présidentielle. Du jamais vu.

Risque de fracture. Le risque que le débat d'idées vire à la foire d'empoigne reste non négligeable. Les attaques personnelles se multiplient depuis plusieurs semaines. Si la violence va crescendo, le rassemblement après la haine de deux camps fracturés sera très difficile. En la matière, il faut se souvenir de la guerre entre Jacques Chirac et Edouard Balladur en 1995. Nicolas Sarkozy, balladurien à l'époque, ne peut que se le rappeler. Les blessures de ce conflit fratricide avaient mis de longs mois à cicatriser.