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R.Da. , modifié à
Le président de la République, invité mardi de la matinale d'Europe 1, a condamné les propositions formulées par la droite en vue de la présidentielle.

Alors que la bataille pour la primaire de la droite s’est engagée, François Hollande a indiqué au micro de la Matinale d’Europe 1 porter un œil attentif sur les programmes des différents candidats. "Je lis ce que les uns et les autres proposent, c’est d’ailleurs ça la démocratie", a-t-il reconnu, fustigeant aussitôt les différentes mesures mises en avant dans l'hypothèse d'une alternance en 2017.

Baisse du nombre de fonctionnaires. "Ce que je vois, c’est qu’ils disent à peu près tous la même chose. C’est toujours les mêmes chiffres : 100 milliards d’économie pour le prochain quinquennat, alors que de 2007 à 2012 il y a eu 600 milliards de dettes en plus. C’est ce que j’ai reçu en héritage !", a-t-il lancé. "Ils nous disent qu'il faut supprimer de 300 à 350.000 fonctionnaires, alors même qu’ils nous disent de ne pas toucher à la police, à la justice, et pour certains à l’Education", a-t-il encore détaillé.

"Lisez-les !" "Je pense toujours que les hommes politiques sont sincères. Le risque c’est qu’ils le fassent, qu’ils détruisent ce que nous avons fait, qu’ils remettent en cause les fondements de notre Etat", a déclaré François Hollande. "Le risque, c’est qu’ils suppriment l’impôt sur la fortune, l’impôt sur les plus favorisés, qu’ils mettent les revenus du capital imposés moins que les revenus du travail, et qu’ils créent une augmentation de la TVA", a encore alerté sur Europe 1 le chef de l'Etat, avant de conclure : "Franchement, lisez-les ! Je vais même faire de la promotion : lisez-les !"

"Il suffit que l'extrême-droite laisse les autres faire". Alors que les mouvements populistes sont en hausse dans de nombreux pays européens, dont l'Autriche, la Pologne et la Hongrie, François Hollande met en garde contre une percée qui se fonde sur la peur. "L’extrême-droite, elle n’a pas besoin d'écrire de livre, elle n’a pas besoin de prendre la parole, elle n'a pas besoin de battre les estrades. Il suffit qu’elle laisse les autres faire et qu’elle crée de la peur. Mon rôle, comme président de la République, c’est que les Français ne puissent pas avoir peur. Ils n’ont pas à avoir peur d’eux-même."