Selon Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France, Alain Juppé saura "relever la fonction présidentielle". 1:00
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Antonin André et O.G
Valérie Pécresse a annoncé mardi qu'elle apportait son soutien à Alain Juppé dans le premier tour de la primaire de la droite. Un soutien de la présidente d'une région de 12 millions d'habitants minutieusement préparé pour atteindre Nicolas Sarkozy.

C'est mardi, dans une interview au Figaro que Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, a annoncé son ralliement à Alain Juppé, dans le premier tour de la droite pour 2017. Un candidat qui saurait, selon elle, "relever la fonction présidentielle".

"Regarde page 123". Pourtant, Nicolas Sarkozy s'était démené pour convaincre Valérie Pécresse de le soutenir. Des appels du pieds, des propositions, comme la présidence du parti les Républicains. Comme, aussi, la promesse d'enterrer le Grand Paris, une idée de l'ex-chef de l'Etat à laquelle Valérie Pécresse est hostile. Une promesse que Nicolas Sarkozy avait formalisée dans son livre Tout pour la France, sorti le 12 octobre. "Regarde page 123", aurait-il envoyé à la présidente de la région Ile-de-France. Un paragraphe dans lequel le candidat à la primaire de la droite évoque le projet qu'il a lui-même impulsé en 2008 mais qu'il entend supprimer. Un appel du pied rejeté par Valérie Pécresse.

Gagner la neutralité de Valérie Pécresse. A défaut de son soutien, c'est sa neutralité, que les sarkozystes ont vainement tenté d'arracher à Valérie Pécresse. Une manœuvre qui souligne bien le poids que représente le ralliement de l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur à Alain Juppé. Sans oublier qu'en plus d'être à la tête de la première région de France, Valérie Pécresse est une femme, une image qui adoucit aussi le souvenir d'Alain Juppé le Premier ministre "macho" qui avait congédié les Jupettes : sur 12 femmes ministres, seules quatre avaient été conservées à leurs postes en 1995.

Contre-offensive à l'obsession Bayrou. Ce soutien intervient aussi à la veille du deuxième débat des Républicains pour la primaire. Le but : piquer d'autant plus Nicolas Sarkozy. C'est également la contre-offensive parfaite à l'obsession de l'ancien président qui, depuis trois semaines, fait campagne à la fois contre Alain Juppé et... François Bayrou. Et dans cette campagne, Nicolas Sarkozy serait le vaillant chevalier de droite pourfendant une créature centriste à deux têtes. Mais voilà que le ralliement de la droitière Valérie Pécresse à Alain Juppé vient faire voler en éclat cette image. La présidente de la région Ile-de-France l'assume : elle a été élue avec des voix du centre ce qui ne l'empêche pas pour autant de mener une politique de droite.