Présidentielle : on y voit plus clair

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Le palais de l'Elysée, objet de convoitises de nombreux candidats à la présidentielle. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Avec la désignation dimanche soir de Benoît Hamon, la campagne pour la présidentielle rentre dans une nouvelle phase, plus concrète. 

La saison des primaires est enfin terminée. La droite, les écologistes et le Parti socialiste, dimanche soir, ont tour à tour désigné leur candidat pour la présidentielle de 2017, ce qui éclaircit considérablement le ciel politique, à trois mois de l’échéance. Désormais, la plupart des "gros" candidats sont connus, et seules quelques incertitudes demeurent quant au reste du casting. Place donc à la récolte des parrainages et à une montée en puissance avant l’ouverture officielle et la campagne électorale.

  • LES CANDIDATS

Un casting déjà fourni
Les primaires successives ont considérablement écrémé le nombre de candidats. De droite à gauche, se présentent :

- Marine Le Pen, au nom du Front national*
- Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France*
- François Fillon, désigné à l’issue de la primaire de la droite
- Emmanuel Macron, fondateur d’En Marche !
- Bastien Faudot, candidat du MRC
- Benoît Hamon, désigné par la primaire de la Belle Alliance populaire
- Yannick Jadot, vainqueur de la primaire des écologistes
- Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise*
- Nathalie Artaud, au nom de Lutte ouvrière*
- Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste*
- Jacques Cheminade, de Solidarité et Progrès (inclassable)*

Ces dix-là sont presque partants à coup sûr, si toutefois ils réunissent les parrainages, ce qui semble compliqué pour Yannick Jadot et Philippe Poutou. Mais il pourrait au final y avoir plus de candidats

*Ces personnalités étaient déjà candidates en 2012

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L’incertitude Bayrou
Si François Bayrou était candidat, cela changerait sans doute pas mal de chose. Pour Emmanuel Macron surtout, mais aussi, dans une moindre mesure, pour François Fillon. Pour l’heure, le président du MoDem refuse de dire ce qu’il a décidé. Déjà candidat en 2002, 2007, où il était le troisième homme, et en 2012, le maire de Pau n’aurait sans doute pas grand-chose à gagner à se présenter à la fonction suprême. Sinon exister aux yeux des Français et tenter de s’assurer un avenir. Mais ça le titille, assurément. Pour preuve, un livre, qui ressemblera à s’y méprendre à un programme, sera publié le 1er février. Si d’aventure il renonçait, il lui faudrait choisir (ou pas), probablement entre François Fillon et Emmanuel Macron.

Guaino et MAM, Yade et les autres…
Outre le cas Bayrou, d’autres personnalités bénéficiant d’une notoriété certaine pourraient s’aligner. C’est du moins leur volonté. C’est le cas d’Henri Guaino. L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy s’emploie à torpiller la candidature de François Fillon, au nom du gaullisme. C’est en se réclamant également du général que Michèle Alliot-Marie se présente elle aussi, en dehors du parti Les Républicains. L’enjeu, pour l’ancienne ministre de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères sera surtout  de donner du sens à sa candidature. Enfin Rama Yade, l’ex-ministre des Sports, tente elle aussi l’aventure personnelle. Soutenue par aucun parti, elle se présente au nom de La France qui ose. Pour ces trois-là, la récolte des parrainages s’annonce compliquée

Une flopée de petits candidats
La tradition est bien ancrée dans le 5ème République. A l’approche de chaque élection présidentielle, pléthore de candidats, plus ou moins sérieuses, prétendent concourir à la fonction suprême. Parmi les plus sérieux figurent Charlotte Marchandise, désignée par Laprimaire.org, le député du MoDem Jean Lassalle, le président de l’UPR François Asselineau ou encore le leader des Bonnets rouges Christian Troadec. L’extrême droite est bien représentée, avec notamment Carl Lang et Henry de Lesquen. Plus hasardeuses sont les candidatures de Jean-Pierre Mélia, ancien participant de l’émission Pékin Express, ou du candidat masqué ardéchois Super Châtaigne.

  • LES GRANDES DATES A RETENIR

La course aux parrainages
Officiellement, c’est à partir du 23 février seulement que la course aux 500 parrainages, indispensables pour valider sa candidature, commence. Dans les faits, elle a déjà débuté depuis de longues semaines. En attendant cette date, les candidats ne peuvent recueillir que des promesses de parrainages. Quand Jean-Luc Mélenchon proclame que pour lui, cette question est réglée, c’est donc qu’il fait confiance à ceux qui lui ont promis leur signature. La date limite du dépôt des parrainages auprès du Conseil constitutionnel a été fixée au 17 mars, 18 heures.

Attention, car les règles ont changé pour cette élection présidentielle. Auparavant, c’était au candidat de déposer ses parrainages. Désormais, ce sont les parrains eux-mêmes qui doivent envoyer leur paraphe au Conseil constitutionnel. Après validation, les Sages publieront, deux fois par semaine, les mardis et les vendredis, les parrainages. Auparavant, seuls quelques noms, tirés au sort, étaient rendus publics. Désormais, tous les parrains de tous les candidats seront connus.

La liste officielle des candidats connue le 20 mars
Cette étape franchie, le Conseil constitutionnel publiera le 20 mars (ou le 21), la liste officielle des candidats à la présidence de la République. Les recalés disposeront toutefois de 48 heures pour déposer des recours. Recours qui seront tranchés au plus tard le vendredi 24 mars.

Le nombre exact de candidats sera alors connu. Reste à savoir si le record en la matière, 16 prétendants en 2002, sera battu ou égalé. Il y a cinq ans, ils étaient dix sur la ligne de départ.

Début de la campagne officielle le 10 avril
La campagne officielle de l’élection présidentielle s’ouvrira le 10 avril 2017. Avec comme conséquence principale la stricte égalité du traitement de chaque candidat dans les médias, en termes de temps de parole mais aussi de créneau de diffusion. Dans les faits, la campagne a bien sûr déjà débuté. D’ailleurs, la commission nationale des comptes de campagne prend en compte les dépenses des candidats un an avant l’élection présidentielle. Et les chaînes de télé et les stations de radio sont déjà actuellement soumises à une équité du temps de parole, qui prend en compte, selon des règles complexes, le poids politique de chaque candidat.

Premier tour le 23 avril, investiture le 14 mai
Le premier tour de l’élection présidentielle est programmé pour le dimanche 23 avril. Les deux finalistes s’affronteront ensuite lors du traditionnel débat télévisé d’entre-deux-tours le mercredi 3 mai. Enfin , le second tour de scrutin aura lieu le dimanche 7 mai. Le soir même, l’identité du futur président de la République sera connue, mais il  faudra attendre quelques jours, le 11 mai a priori, pour que la proclamation officielle par le président du Conseil constitutionnel ait lieu. La cérémonie d’investiture du nouveau chef de l’Etat aura lieu le 14 mai, avec la traditionnelle passation de pouvoir. C’en sera alors fini du quinquennat de François Hollande.