Invité dans l'émission C'est arrivé cette semaine, Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la Nature et l’Homme, entend "redonner de la noblesse à la politique" en recentrant une campagne "télé-réalité" sur des sujets "non optionnels" : la solidarité et l’écologie.
Changement d’échelle. Il s’était lancé sans succès dans la campagne présidentielle en 2012. Nicolas Hulot a cette année décidé de changer son action d’échelle. "On peut contribuer à donner une impulsion à cette campagne sans être candidat", affirme-t-il. L’écologiste entend cette fois-ci mener son combat aux côtés d’ONG, en incitant les candidats à ériger la lutte contre les inégalités comme l’une de leurs priorités. "L’idée n’est pas d’interpeller directement des candidats mais d’imposer un certain nombre de sujets, de solutions préalables pour pacifier le domaine public."
Enjeux suprapolitiques. Nicolas Hulot est l’un des 40 contributeurs du livre "La Politique est à nous", sous la direction de Benoît Hamon et Yanick Jadot, sorti le 23 mars aux éditions Robert Laffont. Mais le militant n’en démord pas, il ne soutient aucun candidat. "Les enjeux qu’on porte sont supra-politiques. On ne peut pas les réduire à un candidat ou à une formation politique. Il faut sortir de l’idée qu’il puisse y avoir un homme ou une femme providentiel", atteste celui qui dit dénoncer une politique de posture dans le débat public, bien souvent en décalage avec les entretiens privés qu’il a mené auprès des différents candidats à l’élection présidentielle. "J’ai vu la plupart des candidats, je leur ai dit, comme je le fait depuis des lustres que l’enjeu climatique et écologique, comme celui de la solidarité, ne sont pas des enjeux optionnels. En privé on est d’accord sur tout et de retour dans le débat public on est d’accord sur rien".
Campagne téléréalité. Nicolas Hulot appelle citoyens et candidats à "s’affranchir de cette télé-réalité dans laquelle cette campagne s’enlise". Il invite les candidats à se reconnecter avec "une société intelligente. Celle d’ATD quart Monde, du secours populaire, de la ligue des Droits de l’Homme, du secours islamique, du secours catholique ou encore d’Emaüs. Tous ceux qui ont en commun cette exigence de mettre de l’humain partout", conclut-il avec en tête, l'idée de sortir "d'une démocratie de compétition, où le seul travail de l’opposition c’est de saper le travail de la majorité" et de créer une 3e chambre adaptée aux enjeux du long terme : "la chambre du futur".