Présidentielle : Les Républicains divisés sur Macron et l'après-Fillon

François Fillon l'assure : il va redevenir "un militant comme les autres" après la présidentielle. AFP
François Fillon l'assure : il va redevenir "un militant comme les autres" après la présidentielle. © AFP
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Thibaud Le Meneec, avec Aurélie Herbemont et AFP , modifié à
Au lendemain de la défaite de François Fillon, les Républicains se fracturent sur la question du soutien à Emmanuel Macron, entre autres problèmes de l'après-présidentielle.

Ils s'imaginaient intouchables, les voilà faiseurs de roi. Lundi, les cadres des Républicains ont tenté de panser les plaies de l'élimination de François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle, dimanche. Et tranché, avec le bureau politique, le problème du soutien, ou non, à Emmanuel Macron en vue du second tour : le bureau politique du parti a appelé "à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l'élection présidentielle". Depuis l'annonce de la défaite de François Fillon, dimanche, les cadres se sont divisés sur la question.

"Compromis". Pour certains responsables, la réponse est claire : le parti devait appeler au vote Macron pour empêcher Marine Le Pen d'accéder à l'Elysée. C'est l'avis de Xavier Bertrand, Luc Chatel, Jean-François Copé, Christian Estrosi ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Face à eux, plusieurs ténors du parti ne souhaitaient pas d'appel explicite à voter pour Emmanuel Macron. Se trouve notamment dans ce cas Laurent Wauquiez, qui a néanmoins appelé dimanche soir les électeurs de François Fillon à "ne pas voter pour Marine Le Pen".

Plus de "ni-ni". Finalement, les membres du comité politique réuni lundi matin avaient trouvé un "compromis" en excluant l'abstention face au FN, avec, à la sortie, une déclaration a minima de Gérard Larcher sur la nécessité d'un "rassemblement conforme à nos valeurs pour le second tour". La transformation du "ni-ni", entre la gauche et l'extrême droite, en un "ni" simple pour contrer le Front national.

Les sarkozystes réunis lundi midi. Mais ce problème en recoupe bien d'autres dans un parti en proie au doute. Entre les juppéistes et les sarkozystes, les tensions un temps mises de côté avec la victoire de François Fillon à la primaire resurgissent avant la campagne des législatives. Lundi midi, Nicolas Sarkozy a réuni plusieurs de ses proches, dont la position se rapproche d'un refus de voir l'abstention comme un choix face au Front national. L'idée de cette réunion informelle est pourtant d'évoquer l'avenir avec en ligne de mire la campagne des législatives, bataille que plusieurs d'entre eux, comme Laurent Wauquiez et François Baroin, aimeraient conduire . Sans François Fillon : "Je n'ai plus la légitimité pour mener" le "combat" des législatives, a-t-il assuré devant les siens lundi après-midi.

"Revoir" la ligne politique, selon Juppé. Au-delà de la campagne des législatives, les positions adoptées par François Fillon lors de la campagne sont remises en cause par une partie de son camp. Alain Juppé a ainsi déclaré qu'il fallait "revoir" la "ligne politique" de son parti : "La question est de savoir si demain, il y aura à droite une composante humaniste, libérale et européenne qui pourra peser pleinement de son poids. Voilà l'enjeu de cette rénovation", a-t-il déclaré lundi matin. Pour les Républicains, la mise au clair ne fait que commencer.