Présidentielle : la folle dernière ligne droite des candidats

Les candidats à la présidentielle multiplient les déplacements dans la dernière ligne droite.
Les candidats à la présidentielle multiplient les déplacements dans la dernière ligne droite. © Patrick KOVARIK / AFP
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Favoris qui doivent conforter leur position ou challengers espérant grappiller les dernières voix qui leur manquent, les onze candidats multiplient les actions à six jours du premier tour.

Plus qu'une semaine pour convaincre. Encore une semaine à tenir. Et tout se joue peut-être là. Les onze candidats à la présidentielle entrent dans la dernière ligne droite de la campagne électorale. Avec, chacun, un agenda qui répond à une stratégie étudiée. Seul point commun : tous les prétendants à la présidence de la République savent que ces sept jours peuvent être décisifs, alors que les enquêtes d'opinion montrent qu'encore un tiers des électeurs sont indécis.

Avalanche de meetings pour le quatuor de tête…

La plupart des candidats misent sur au moins un gros rassemblement avant le premier tour. Pour Emmanuel Macron, ce sera lundi à Paris, à l'AccorHotels Arena de Bercy. Benoît Hamon y avait réuni 15.000 personnes à la mi-mars, le fondateur d'En Marche! compte faire au moins aussi bien. Selon Le Monde, il pourrait aussi profiter de son dernier jour de campagne, vendredi, pour tenir trois réunions publiques à Rouen, Amiens, puis Arras. De son côté, Marine Le Pen remplira le Zénith de Paris lundi et le Dôme de Marseille mercredi.

Pour les deux favoris dans les enquêtes d'opinion, malgré un léger tassement ces derniers jours, ces démonstrations de force doivent permettre de réaffirmer leur position de leader. Emmanuel Macron aura aussi à cœur de consolider son électorat. Très volatile en premier lieu, celui-ci se cristallise peu à peu. Mais la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon et la relative remontada de François Fillon sont venus ouvrir le jeu. Annoncé, le duel Macron-Le Pen n'est plus aussi certain. L'ancien ministre de l'Économie doit donc étouffer dans l'œuf le doute qui pourrait naître au sein de son équipe… et de ses électeurs.

François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, eux, sont dans une situation inverse. La qualification pour le deuxième tour semblait leur échapper jusqu'à la semaine dernière, selon les sondages. Les voilà finalement si proches des deux favoris qu'ils peuvent imaginer créer la surprise. Lundi soir, le candidat de la droite tiendra un grand meeting au palais Nikaïa de Nice. Il sera le lendemain à Lille. Jean-Luc Mélenchon, lui, veut frapper un grand coup mardi en réutilisant l'hologramme qui avait été un réel succès début février. Cette fois, ce n'est pas deux mais six meetings simultanés que tiendra le leader de la France Insoumise. Qui sera en même temps à Clermont-Ferrand, Montpellier, Nancy, Nantes, Grenoble et au Port (à la Réunion).

…Rassemblements décisifs pour les autres

À la peine dans les sondages, Benoît Hamon joue le tout pour le tout mercredi, avec un rassemblement place de la République, à Paris. Ce choix ne doit rien au hasard : il y a trois semaines, Jean-Luc Mélenchon avait fait la même chose entre la place de la Bastille et celle de la République, réussissant à réunir, selon lui, plus de 100.000 personnes. Benoît Hamon espère faire aussi bien lors d'un moment qu'il veut "festif et politique", afin d'endiguer sa chute dans l'opinion. Lundi et mardi, il fera aussi une vaste tournée dans le Sud-Ouest qui le mènera dans six villes différentes en 48 heures.

Nicolas Dupont-Aignan, lui aussi, organise son gros meeting mercredi au Cirque d'hiver, à Paris. Le plus gros des "petits" candidats, qui frôle parfois la barre des 5% des intentions de vote dans les sondages, espère ainsi grappiller encore quelques points pour franchir ce seuil fatidique, synonyme certes de remboursement des frais de campagne, mais aussi de poids politique plus important.

François Asselineau, candidat pour l'UPR, continuera de tenir des meetings à un rythme effréné : il sera mardi à Lyon, mercredi au Centre des congrès de Nantes et vendredi à Strasbourg. Philippe Poutou, qui représente le NPA, ne sera pas en reste, avec des arrêts à Toulouse mardi, Aubervilliers mercredi, Mulhouse jeudi et Annecy vendredi.

Des stratégies médiatiques différentes

Face aux médias, deux attitudes possibles dans la dernière ligne droite : les saturer ou les délaisser. François Fillon a clairement fait le second choix, refusant par exemple de se rendre sur RMC mardi matin. Ce qui a rendu l'intervieweur politique de la station, Jean-Jacques Bourdin, fou de rage.

On ne peut pas en dire autant de Nicolas Dupont-Aignan, qui sera partout, tout le temps. Public Sénat, BFM TV et France Info TV lundi, France Info TV, LCI et BFM TV mardi ; RTL et LCP mercredi, France 2 et le Talk du Figaro jeudi, RMC, France Info et BFM TV vendredi. Dans la catégorie marathon médiatique, Nathalie Arthaud ne peut rivaliser mais tente quand même, avec des interventions sur Europe 1 et LCI lundi, France 5 mardi ou encore France Inter mercredi.

Enfin, reste à savoir qui répondra à l'invitation de France 2 jeudi soir. Si l'idée d'un débat réunissant les onze candidats a été abandonnée, la chaîne a finalement proposé une succession d'interviews. Mais la liste finale des participants n'est pas encore connue.