Présidentielle : la droitisation de l'électorat fonctionnaire profite à Marine Le Pen

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Le vote frontiste progresse dans toutes les catégories de la fonction publique, selon une enquête menée par le Cevipof. © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP , modifié à
L'enquête du Cevipof publiée mardi confirme la droitisation des fonctionnaires au profit du Front national. 

Les fonctionnaires ne seraient-ils plus la chasse gardée de la gauche ? C'est ce que semble démontrer une enquête du Cevipof publiée mardi, qui confirme la droitisation de l'électorat fonctionnaire à travers l'ancrage électoral du Front national et la défection persistante pour le candidat socialiste. Cette étude constate aussi un net recul de François Fillon et l'émergence d'un vote centriste.

47,8% d'intentions de vote chez les policiers et militaires. Dans l'hypothèse d'une candidature de François Bayrou, Marine Le Pen enregistre 19,4 % des intentions de vote dans la fonction publique d'État (FPE), 20,2% dans la fonction publique territoriale (FPT) et 22,7% dans la fonction publique hospitalière (FPH). Elle arrive en tête des intentions de vote dans les catégories C et B, les plus modestes. Par métiers, elle obtient 7,5% des intentions de vote chez les enseignants et 47,8% chez les policiers et militaires.

François Fillon perd du terrain. La candidate du Front national progresse dans les trois fonctions publiques depuis décembre 2016, selon cette enquête du Cevipof menée en plusieurs vagues depuis décembre 2015. François Fillon perd en revanche beaucoup de terrain, "notamment dans la FPH qui reste la fonction publique la plus orientée vers la droite parlementaire et le centre", selon Luc Rouban du Cevipof. Il passe de 21% d'intentions de vote en décembre 2016 à 13% (12,6% dans la FPE, 11,5% dans la FPT et 13,2% dans la FPH).

Benoît Hamon peine à attirer. De son côté, Emmanuel Macron, crédité de 22,3% dans la FPE, 22% dans la FPT, et 21,8% dans la FPH, semble profiter de cette situation. "On voit émerger un vote centriste", analyse M. Rouban. Dans l'hypothèse d'une candidature de François Bayrou, les deux candidats centristes attirent à eux 36% des intentions de vote contre 25% en décembre 2016, souligne cet analyste. En revanche, Benoît Hamon, crédité de 18,8% dans la FPE, de 19,4% dans la FPT, et de 17,3% dans la FPH, "ne réussit pas à compenser l'affaissement électoral du Parti socialiste chez les fonctionnaires", selon Luc Rouban. Le candidat du PS gagne cependant quelques voix au détriment de Jean-Luc Mélenchon qui perd cinq points dans la FPT où il est crédité de 13%, dans la FPE (12%) et dans la FPH (12,5%).