Emmanuel Macron a tout d'un futur candidat en campagne : même le sourire. 1:06
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Antonin André avec C.R.-D.
Mise en route de son mouvement "En Marche", organisation de levées de fonds, rencontres avec "DSK" : le ministre de l'Économie semble bel et bien se préparer.

Alors que les syndicalistes continuent à se mobiliser contre le projet de loi Travail, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron se fait particulièrement discret. "Emmanuel Macron est ailleurs" : cette phrase sibylline a même été prononcée en privé récemment par le président de la République pour qualifier l’attitude de son ministre. Emmanuel Macron serait en réalité pleinement investi dans son mouvement "En Marche", qui lance ce week-end sa grande consultation : dans une cinquantaine de villes de France, de Watreloos à Marseille en passant par Strasbourg, Amiens ou Clichy, 13.500 marcheurs vont frapper aux portes des Français.

"Quelle crainte avez-vous pour l’avenir ? Quel espoir ? Dans tous les domaines de votre existence. Citez-nous des expériences qui marchent dans votre entourage…". Ce sondage grandeur nature est censé alimenter une plate-forme programmatique pour la présidentielle.

400.000 euros de dons. Pour qui ? Pour lui, bien sûr et pourquoi pas dès 2017. En tous cas ses équipes s’y préparent. De son côté, Emmanuel Macron continue d’organiser des rencontres et des dîners de levées de fonds. Officiellement, son compteur affiche près de 400.000 euros de dons. Il consulte aussi, élus, patrons et un ancien ministre de l’Économie : Dominique Strauss-Kahn. La proximité entre les deux hommes est évidente jusque dans l’entourage d’Emmanuel Macron, puisque ses plus proches collaborateurs ont travaillé avec DSK.

Cela veut-il dire qu'Emmanuel Macron va démissionner ? Sans doute que non. Trop tard. En janvier dernier, en pleine période post-attentats, privé de sa loi Macron 2, rétrogradé dans l’ordre protocolaire du gouvernement, Macron s'était plaint à ses proches d’être quotidiennement "humilié" par le Premier ministre Manuel Valls : la question de sa démission se posait alors. Beaucoup autour de lui ont évoqué cette option, lui l’a alors écartée. Pourquoi est-ce trop tard désormais ? Parce que quitter le gouvernement en septembre à neuf mois de la présidentielle lui vaudrait immédiatement un procès en déloyauté, voire en trahison à l’égard de celui qui l’a révélé, François Hollande.

Perçu comme neuf et différent, il deviendrait comme les autres, obsédé par sa propre carrière et aveuglé par son ambition. Un seul scénario le propulsera candidat et c’est pour ça qu’il se prépare : si François Hollande renonce. Et ses proches font d'ailleurs "campagne" contre le président : "François Hollande a perdu son socle, un sondage l’a donné perdant face à Marine Le Pen ! Il est cramé…". C'est la petite musique que joue l'orchestre de communicants d'Emmanuel Macron dans le tout Paris. Le ministre, lui, ne dit rien et laisse faire...