Pourquoi le Sénat devrait basculer à droite

Jean-Pierre Raffarin au premier plan, Gérard Larcher au second
Jean-Pierre Raffarin au premier plan, Gérard Larcher au second © MaxPPP
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DÉCRYPTAGE - Le Haute assemblée se renouvelle pour moitié le 28 septembre prochain. Et cela devrait faire le jeu de l’opposition.

L’INFO. "Pour la première fois, le Sénat connaît l'alternance". Le 26 septembre 2011, Jean-Pierre Bel affichait un grand sourire. Mais celui qui est devenu ce jour là le premier président de gauche du Sénat ne va pas le rester longtemps. Dimanche 28 septembre, la Haute chambre sera renouvelée pour moitié. Et c’est la droite qui devrait emporter la mise. Europe1.fr vous explique pourquoi.

C’est mathématique. A l’instant T, la gauche, avec 177 sénateurs, détient neuf sièges de plus que la droite (168). Une majorité étriquée, donc. Il ne manque que sept sièges à la droite pour avoir la majorité absolue, qui est de 175 (le Sénat compte 348 membres). Or les sénateurs sont désignés par 87.500 grands électeurs, qui sont à 95% des représentants des communes. Après la vague bleue des municipales en mars dernier, on peut s’attendre une hausse très sensible du nombre de sénateurs de droite. "Les municipales sont le premier tour des sénatoriales", rappelle-t-on à juste titre à la Haute Assemblée. Et à gauche, on ne se fait guère d’illusion.

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Et qui serait le président de droite ? L’élection aura lieu le 1er octobre. Pour l’heure, trois candidats sont sur la ligne de départ : Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre de Jacques Chirac et sénateur de la Vienne, Gérard Larcher, sénateur des Yvelines, qui a déjà présidé le Sénat entre octobre 2008 et octobre 2011, et Philippe Marini, sénateur de l'Oise, président de la commission des finances depuis trois ans. Pour départager les trois hommes, une primaire sera organisée le 30 septembre au sein du groupe UMP.

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Quelles conséquences pour le gouvernement ? Autant le dire tout de suite : aucune, et on exagère à peine. Pourquoi ? Car en cas de désaccord entre les deux chambres sur un texte législatif, c'est toujours l'Assemblée nationale qui a le dernier mot. Les deux dernières années l’ont prouvé. Parce qu’il avait une majorité étriquée, le gouvernement a vu certains de ses textes (bonus-malus sur les tarifs budgétaires, loi de programmation budgétaire, réforme des régions, l’écotaxe, réforme des retraites etc.) retoqués par le Sénat. Sans aucune conséquence donc. Reste que, politiquement et symboliquement, une Haute assemblée à droite ne sera pas sans poser quelques tracas à l’exécutif