Pourquoi la primaire à droite s'annonce difficile pour Sarkozy

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Antonin André avec M.B. , modifié à
CHEMIN DE CROIX - En dépit des bonnes ventes de son livre, Nicolas Sarkozy voit sa popularité stagner auprès des sympathisants de droite.

"J'aime quand un plan se déroule sans accroc." Nicolas Sarkozy pourrait faire sienne cette fameuse réplique de la série américaine L'Agence tous risques. Deux semaines après la sortie de son livre, La France pour la vie, le président des Républicains peut se targuer d'en avoir vendu 106.630 exemplaires. Plus que le Faire de François Fillon en cinq mois.

L'ancien chef de l'Etat obtient de bonnes audiences télévisées et ses déplacements en France se passent bien. Cette semaine encore, Nicolas Sarkozy est allé à la rencontre d'éleveurs aveyronnais.

Sarkozy stagne à droite. Suffisant pour remonter auprès des sympathisants de droite ? Après plusieurs mois de vache maigre dans les sondages, Nicolas Sarkozy gagne trois points de bonnes opinions auprès des Français, selon la dernière enquête Ifop pour Paris Match. Il revient ainsi à la 31e place des personnalités politiques les plus populaires. Mais celui qui n'est pas encore officiellement candidat à la primaire de la droite ne progresse pas au sein de son propre camp. Sa cote de popularité stagne autour de 73% auprès des sympathisants Les Républicains. Autre signe qu'il n'y a pas d'élan pour Nicolas Sarkozy à droite : le chef du parti a eu beau taper du poing sur la table, mardi matin, pour exhorter ses troupes à voter pour la révision constitutionnelle du gouvernement, les députés n'ont pas réussi à trouver de position unanime.

Les adversaires s'accumulent. Il n'y a donc pas d'effet de souffle. Nicolas Sarkozy n’a fait aucune erreur majeure mais la période de contrition va mettre du temps à porter ses fruits. En attendant, les adversaires s'accumulent. Non seulement le match n'est pas plié, mais un parfum de "tout sauf Sarko" dope les ambitions à droite. Chacune dans leur genre, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nadine Morano se sont dressées sur la route de l'ancien chef de l'Etat. Et même Jean-François Copé est revenu des enfers. Sorti lundi du bureau du juge de l'affaire Bygmalion sans mise en examen, celui qui a précédé Nicolas Sarkozy à la présidence du parti de droite se sent pousser des ailes. Et pourrait se lancer dans la course à la primaire.

Devant les juges. En plus du chemin de croix politique, Nicolas Sarkozy va devoir, à son tour, passer par la case judiciaire. Le président des Républicains sera convoqué dans les jours qui viennent pour répondre de cette même affaire Bygmalion, liée aux dépassements de ses frais de campagne en 2012. Subsiste alors le risque, pour celui qui aime comparer son parcours à celui de Rocky Balboa, que les juges le mettent en examen et l’empêchent de mener son dernier combat à la loyale, sur le ring.