Pour Urvoas, "le calendrier politique ne saurait guider le calendrier judiciaire"

© Philippe LOPEZ / AFP
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Dans un entretien au JDD, Jean-Jacques Urvoas a justifié les enquêtes sur les candidats à l'élection présidentielle. Laurent Valdiguié, qui a interrogé le ministre de la Justice, explique qu'il entend "souligner l'indépendance" de la justice. 

Interrogé dans le Journal du dimanche, Jean-Jacques Urvoas estime que "rien ne justifierait" une pause des enquêtes sur les candidats à l'élection présidentielle. Une façon pour le ministre de dire que "le calendrier politique ne saurait guider le calendrier judiciaire", selon Laurent Valdiguié, le journaliste du JDD qui a interrogé Jean-Jacques Urvoas.

La justice ne peut attendre les pauses électorales. Cette semaine, Marine Le Pen a refusé de se rendre à une convocation de la police, qui enquête sur les assistants parlementaires du FN. La candidate à la présidentielle a assuré qu'elle "se rendra à toute convocation après les élections". François Fillon, visé par une enquête du Parquet national financier pour l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, n'a de cesse de critiquer la justice. Le candidat LR à la présidentielle évoquait par exemple "un coup d'Etat institutionnel de la gauche".

Laurent Valdiguié précise à l'antenne d'Europe 1 que "Jean-Jacques Urvoas explique que la justice fait son travail". Dans cet entretien, le garde des Sceaux s'interroge : "après la présidentielle, il y a les législatives. Et après, en septembre, les sénatoriales! À quel moment la justice pourrait-elle alors fonctionner normalement?".  Jean-Jacques Urvoas explique que "si la justice devait attendre des pauses électorales, elle ne ferait jamais son travail", détaille Laurent Valdiguié.

Urvoas défend le PNF. Au cours de cette interview, "le ministre de la Justice défend ses juges, dans le contexte de cette semaine avec Marine Le Pen et François Fillon qui, dans deux registres différents, accusent les juges de dépasser les bornes et de s'immiscer dans la campagne et de violer la séparation des pouvoirs", poursuit le journaliste du JDD. Jean-Jacques Urvoas estime que la justice "doit être la même pour l'homme de la rue et pour l'homme politique", explique Laurent Valdiguié.

"C'est une façon de souligner l'indépendance du Parquet national financier, qui est une création de ce quinquennat", poursuit le journaliste. Le ministre de la Justice voudrait d'ailleurs voir "les moyens du PNF renforcés".