Pour Nicolas Bay, la survie du Rassemblement national à la rentrée "n’est pas une certitude"

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Romain David , modifié à
L'eurodéputé RN (ex-FN) a vivement critiqué sur Europe 1 la décision de justice qui a privé, à titre conservatoire, son parti de deux millions d'euros d'aides publiques.
INTERVIEW

Faute de moyens, le Rassemblement national (ex-FN) vient de renoncer à sa traditionnelle université d’été. Le parti de Marine Le Pen s’est vu privé de deux millions d’euros d’aides publiques par la justice, à titre conservatoire, dans une affaire d’emplois présumés fictifs. Interrogé par Europe 1, l’eurodéputé Nicolas Bay estime que face aux difficultés financières, la survie du Rassemblement national à l’automne "n’est pas une certitude".

Vaches maigres. "Nous sommes inquiets pour la survie financière du mouvement", avoue-t-il. "La justice, qui a déjà procédé à une saisie pénale de deux millions d’euros, nous entrave complètement dans notre action", déplore cet élu. "L’un des événements classiques, l’université d’été, ne pourra pas se tenir cette année, ce qui ne nous empêchera pas de tenir une rentrée politique", veut-il toutefois rassurer, alors qu’une réunion des élus RN est prévue à la mi-septembre.

"Une peine de mort à titre conservatoire". Une information judiciaire a été ouverte pour "escroquerie en bande organisée", alors que pèse sur le parti cofondé par Jean-Marie Le Pen des soupçons de mise en place d’un système pour faire rémunérer certains de ses salariés par le Parlement européen. À ce stade, quatorze personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont Nicolas Bay. "Nous contestons formellement les accusations dont nous faisons l’objet", déclare-t-il, tout en reprochant aux juges de vouloir appliquer au Rassemblement national "une peine de mort à titre conservatoire."

"On voit des juges qui sont politisés et qui prennent des décisions qui entravent le principal parti d’opposition", s’agace-t-il. "Dans cette affaire,  on essaye, par tous les moyens, de nous chercher des poux dans la tête. La vérité, c’est que nous avons parfaitement respecté les règles."

 

Un parti endetté. Devant l’endettement du parti, les juges ont choisi d’intervenir à titre préventif, comme l’autorise la loi depuis 2010, afin de s’assurer que les pénalités que le RN pourrait se voir infliger soient bien payées. "Nous avons un endettement qui est très inférieur à la dotation publique annuelle que le Rassemblement national va toucher dans les quatre prochaines années parce que les électeurs français l’ont décidé", balaye Nicolas Bay. Dotation estimée à 4,5 millions d’euros par an, hors la saisie conservatoire, alors que l’endettement du parti s’élèverait à 12 millions selon des déclarations de son trésorier, Wallerand de Saint-Just.

En attendant, le RN a lancé un appel aux dons et mis en place une cagnotte. "Il y a déjà plus de 500.000 euros qui ont été mobilisés, et la mobilisation se poursuit", assure Nicolas Bay.