Pour le PS, Copé "perd son sang froid"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Les principaux ténors socialistes sont montés au créneau pour dénoncer l'appel du patron de l'UMP.

"Une surenchère indigne d'un républicain". "Une dérive"."Un appel disqualifiant". La menace d'une manifestation contre la politique du gouvernement lancée dimanche par Jean-François Copé, a provoqué l'indignation du PS, lundi. Voici les principales déclarations de la journée.

Moscovici : "Copé perd son sang-froid"

Invité d'Europe 1 lundi matin, Pierre Moscovici a estimé que Jean-François Copé avait perdu ses nerfs. "Jean-François Copé est vraiment un homme qui doit être aux abois parce qu'il perd son sang-froid", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances.

Cahuzac : "un appel disqualifiant pour Copé"

Jérôme Cahuzac a, quant à lui, fustigé un appel "au désordre". "J'estime que cet appel est, de mon point de vue, disqualifiant pour ce personnage, a déclaré le ministre du Budget, sur RTL. Nous avons là quelqu'un qui est candidat à la présidence de l'UMP et qui au fond a si peu confiance dans son parti, dans ses troupes parlementaires, qu'il en appelle à la rue, c'est-à-dire au désordre. [...] Et le méchant ministre du gouvernement Ayrault d'asséner le coup de grâce : "Il démontre que, pour l'instant en tout cas, ce n'est pas un homme d'Etat".

Désir : "une surenchère dangereuse"

Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a, lui, dénoncé une "surenchère dangereuse". "La soif de revanche de la droite ne connaît aucune limite et l'appel à la rue du principal dirigeant de l'opposition relève d'une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d'un républicain", écrit-il dans un communiqué. Le nouvel homme fort de Solférino va même un peu plus loin, en comparant cette méthode à celle de l'extrême droite. "Distancé dans le congrès UMP, il formule des propositions de plus en plus radicales, directement inspirées de l'agressivité politique de l'extrême droite", estime Harlem Désir.

Assouline se met à imaginer la manifestation

Le porte-parole du PS, David Assouline a imaginé ce à quoi pourrait rassembler la manifestation portée par Jean-François Copé. Il y aurait, a-t-il lancé, "Mme Boutin, avec une pancarte 'ni pacs ni mariage pour les homos', M. Hortefeux 'quand il y en a un, ça va', M. Arnault 'plutôt la Belgique que la France', Mme Morano 'Sarko reviens', M. Copé 'rendez-nous nos pains au chocolat', Mme Bettencourt, 'arrêtez de nous appauvrir', M. Dassault 'libérez l'information', M. Wauquiez 'le cancer, c'est les chômeurs'...", a t-il ironisé, lors du point presse du PS.

Le Roux : "une droite dans la dérive"

Sur LCI, Bruno Le Roux, a ironisé sur "ceux qui appellent à des manifestations très certainement entre Auteuil et Neuilly". "C'est une droite qui est aujourd'hui dans la caricature et dans la dérive : la dérive des mots, des idées, dans la façon dont elle dévalorise l'action publique et politique", a dénoncé le patron des députés socialistes.

Et Copé persiste et signe

"Je ne vois pas pourquoi (...) la gauche bien-pensante qui appelle si souvent à manifester depuis des années lorsque la droite est au pouvoir, tout à coup pousse des cris d'orfraie parce que la droite, qui est aujourd'hui dans l'opposition, viendrait à dire que le peuple français peut exprimer son mécontentement", a-t-il commenté sur Europe 1. Le candidat à la présidence de l'UMP a envoyé lundi soir un courriel à chacun des 300.000 adhérents du parti pour leur demander s'ils étaient "prêts à descendre dans la rue".