Pour Hamon, Macron est un président "libéral-autoritaire"

Benoît Hamon critique vivement la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron.
Benoît Hamon critique vivement la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron. © Montage via AFP
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avec AFP , modifié à
Dans Libération, vendredi, Benoît Hamon dénonce la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron, qualifiée d'autoritaire. 

Benoît Hamon garde la dent dure contre Emmanuel Macron. Après l'avoir fustigé pendant toute la campagne présidentielle, l'ancien candidat PS battu au premier tour dénonce vendredi dans les colonnes de Libération "un pouvoir autoritaire, hypercentralisé et concentré dans les mains d'un homme", le président de la République, qualifié de "libéral-autoritaire". Ces critiques interviennent alors que plusieurs parlementaires ont décidé de ne pas se rendre au Congrès convoqué lundi à Versailles par Emmanuel Macron, la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe.

Comparaison à Valls. "Je me rappelle de ces enquêtes d'opinion dans lesquelles une majorité de Français disaient avant la présidentielle que la France a besoin d'une figure autoritaire à l'Elysée. Macron s'inscrit dans ce contexte", explique Benoît Hamon dans cet entretien au quotidien. Il reconnaît que tout ce que fait le nouveau chef de l'Etat, "il le fait avec méthode et habileté. Mais il n'en reste pas moins un libéral-autoritaire". Pour l'ancien ministre, qui avait quitté le gouvernement de Manuel Valls pour rejoindre le camp des frondeurs socialistes, "ce que beaucoup à gauche redoutaient dans Valls, qui incarnait agressivement cette synthèse, ils vont l'avoir avec un Macron souriant".

"Intérêts des oligarques au premier plan". "Ce qui se met en place, c'est un pouvoir autoritaire, hypercentralisé et concentré dans les mains d'un homme et de quelques-uns de ses obligés, où les intérêts des oligarques sont au premier plan", tacle l'ex-député des Yvelines. Benoît Hamon prédit que "cette hyperconcentration du pouvoir va entrer en collision avec les Français, avec leurs difficultés, avec le réel" et conduire à "des rébellions, des jacqueries". "C'est la nature du pouvoir qui est en question, car il est générateur de violences", conclut Benoît Hamon, qui doit lancer samedi à Paris un nouveau mouvement politique.