Pour Copé, c'est ni PS, ni FN... ni Fillon ?

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, invité du 20h de TF1 lundi.
Le président de l'UMP, Jean-François Copé, invité du 20h de TF1 lundi. © Capture décran TF1
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Les "calculs politiciens" et les "combinaisons partisanes" ? Très peu pour lui. À bon entendeur…

La mise au point. Il est venu graver le "ni", "ni" dans le marbre, balayant d'un revers de tirade toute polémique. "Il n'a jamais été question, et il ne sera jamais question, d'appeler à voter pour le Front national, ou encore moins, ce serait stupide, pour le PS, allié du Front de gauche et de Mélenchon, qui n'a rien à envier à Marine Le Pen", a martelé lundi le président de l'UMP, Jean-François Copé, invité du 20h de TF1. "Je ne veux pas de polémique. Je suis là pour rassembler, moi", a-t-il insisté, encore et encore, pourfendant les "calculs politiciens" qui anticiperaient bien trop vite tout rapprochement de son parti avec celui de Marine Le Pen.

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© Europe 1

Riposte face à Fillon, acte I. Comme Europe1 le révélait lundi matin, Jean-François Copé est bien décidé à surfer sur la polémique qui entoure son rival à l'UMP, François Fillon. Et à imposer une ligne claire... qui n'est pas celle de l'ancien Premier ministre. Ce dernier, c'était il y a dix jours sur Europe1, avait en effet indiqué qu'en cas de duel PS/FN aux municipales, il voterait pour le "moins sectaire", laissant entendre que cela pouvait bien être l'un des candidats du parti à la flamme tricolore. Une suggestion qui avait entraîné l'incompréhension dans son propre camp, et qui tranchait avec la stratégie officielle de l'UMP : "ni PS, ni FN". Une stratégie que Jean-François Copé entend remettre au goût du jour en trois temps : en parlant aux Français, en ralliant les barons de l'UMP et en s'adressant aux militants. Le premier acte vient de s'achever lundi.

>> Lire : INFO E1 - Comment Copé profite de la polémique Fillon

"Une seule formation, l'UMP". "L'UMP est la seule formation politique qui peut apporter des réponses" à "l'explosion de la délinquance, des impôts et du communautarisme", est ainsi venu rappeler Jean-François Copé, lundi sur TF1. Interrogé directement sur les propos de son rival, il balaye, et tente de ramener à lui l'opinion d'un retour de main. "Je pense que les Français n'en ont rien à faire de ces combinaisons partisanes qui datent plutôt de la IVe République et ne sont pas à la hauteur de la gravité des enjeux", fustige-t-il. "Moi j'invite les Français à voter, au premier comme au deuxième tour, pour l'UMP", a insisté le maire de Meaux. "Les choses sont très simples : ni appeler à voter pour le FN, ni pour le PS, allié de l'extrême gauche".

L'UMP, un substitut pour arrêter le FN ?  L'UMP, l'UMP et encore l'UMP : Jean-François Copé est avant tout venu rappeler qu'il était là pour placer sa formation, sa "grande formation issue du gaullisme, du libéralisme, du centrisme", au centre des débats. Et que cela ne servait à rien de voter FN, car à l'UMP, ils ne font "pas d'eau tiède". "Je milite pour la droite décomplexée. On ne fait pas d'alliance avec les extrêmes mais on dit les choses. On n'est pas dans le déni de réalité", assure-t-il. Et d'égrener une série de mesures sur lesquelles ne cracheraient pas la "vague bleue-marine" : "la lutte contre les gaspillages inutiles", la "suppression de prestations comme l'aide médicale d'Etat (AME)", cette "incompréhensible" "couverture maladie pour des étrangers en situation irrégulière", ou encore la "fermeté sur l'autorité" et la "lutte contre le communautarisme".

Une manière de dire aux électeurs tentés de regarder encore un peu plus loin sur leur droite : venez, on a les même à la maison, mais en mieux. Et que les seuls candidats non sectaires, ils seraient à l'UMP… et étiquetés Jean-François Copé.