Pour 7 Français sur 10, la loi travail menace "les droits des salariés"

Myriam El Khomri (1280x640)
La loi portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri suscite l'inquiétude chez les Français. © AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un sondage, 3 Français sur 10 ne s'attendent pas à des créations d'emplois avec la loi El Khomri. Pire, 7 sur 10 estiment qu'elle représente "une menace".

Pour sept Français sur dix, le projet de réforme du code du travail, qui doit être présenté le 9 mars en Conseil des ministres, constitue "une menace pour les droits des salariés" et moins d'un tiers d'entre eux (30%) pensent qu'il permettra de créer des emplois, selon un sondage Elabe* publié mercredi.

Peu d'espoirs quant aux créations d'emplois. Pour 53% des personnes, la réforme est cependant "importante pour donner plus de liberté aux entreprises". Seules 30% pensent enfin qu'elle permettra de créer des emplois, selon cette enquête pour BFM TV.

L'inquiétude, à gauche comme au FN. Les sympathisants de gauche sont les plus nombreux (76%) à voir la réforme comme une menace pour les salariés. Mais c'est aussi l'avis de 52% des proches de la droite et du centre et de 81% de ceux du Front national. Les sympathisants de droite considèrent massivement (70%) qu'elle est importante pour donner plus de liberté aux entreprises, un avis partagé par près d'un proche de la gauche sur deux (49%). Une courte majorité de Français (51%, contre 48%) pensent par ailleurs que "le gouvernement n'obtiendra pas une majorité à l'Assemblée pour l'adoption de la réforme". Ils sont encore plus nombreux (59%, contre 37%) à considérer que "le gouvernement fait surtout de l'affichage et qu'il privilégiera un compromis avec la gauche, quitte à abandonner une partie du projet".

Le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d'entreprises en matière de temps de travail, la possibilité de référendums pour valider des accords minoritaires et des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement abusif.

*Enquête réalisée par Internet les 23 et 24 février, auprès de 1.000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.