Popularité : où en étaient les présidents trois mois après leur élection ?

Emmanuel Macron chute lourdement dans les sondages de juillet.
Emmanuel Macron chute lourdement dans les sondages de juillet. © JOEL SAGET / AFP
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M.B. avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron chute brutalement dans les sondages. Une situation classique, mais d'une ampleur quasi inédite sous la Ve République.

Trois petits mois à l'Élysée font du mal à la cote de popularité. Les sondages de juillet ne sont pas tendres avec Emmanuel Macron, dont le taux d'opinions favorables baisse drastiquement. Sept points de moins dans l'enquête YouGov pour Le HuffPost et CNews, à 36%. Dix points de moins dans l'étude Ifop pour le JDD, à 54%. Pour Harris Interactive, c'est une chute de neuf points, à 51% des Français qui font confiance au président pour "mener une bonne politique pour la France".

Que l'exercice de l'État entame la popularité des élus n'a rien d'une surprise. L'ampleur de la chute, en revanche, est significative. Quasiment inédite sous la Ve République.

Sarkozy marchait sur l'eau. Moins dure était la chute pour François Hollande. Trois mois après son élection, en juillet 2012, le "président normal" était certes en baisse, mais bénéficiait encore de 56% d'opinions favorables, selon le baromètre Ifop pour le JDD. Nicolas Sarkozy, lui, marchait sur l'eau en juillet 2007, s'offrant 66% de Français satisfaits, en augmentation. Même scénario pour Jacques Chirac en juillet 2002, quoi que dans des proportions moins spectaculaires. Le président réélu avait l'approbation de 53% des personnes interrogées, en hausse.

Seul précédent : Chirac. Il faut finalement revenir à juillet 1995 et Jacques Chirac pour trouver un recul pire que celui d'Emmanuel Macron. Avec 39% de bonnes opinions, le chef de l'État de l'époque avait vu sa cote de popularité chuter d'une vingtaine de points en trois mois. Et cela s'explique facilement, rappelle le politologue Jérôme Fourquet à l'AFP. "Il avait été élu sur la réduction de la fracture sociale et annoncé un tour de vis sur la Sécu. Cela avait été considéré comme un reniement de ses promesses électorales."

Des raisons multiples. Dans le cas d'Emmanuel Macron, les raisons sont multiples. La hausse promise de la CSG inquiète les retraités, tandis que le gel du point d'indice ou le retour du jour de carence ont braqué les fonctionnaires. Le bras de fer avec le général de Villiers a donné l'image d'un président autoritaire, et l'électorat de gauche s'inquiète de la baisse des APL ou des coupes budgétaires à venir.

Impossible, néanmoins, de tirer une quelconque conclusion de cette chute pour la suite du quinquennat. Jacques Chirac, conspué en 1995, avait été réélu sept ans plus tard, alors que Nicolas Sarkozy n'avait, lui, jamais retrouvé les bonnes ondes sondagières de ses débuts.