Plusieurs milliers de personnes manifestent pour dénoncer la politique d'Emmanuel Macron

Les manifestants voulaient protester contre la politique d'Emmanuel Macron.
Les manifestants voulaient protester contre la politique d'Emmanuel Macron. © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
 Selon l'estimation du cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont fait partie Europe 1, la manifestation parisienne a compté 21.500 participants. 

Retraités, fonctionnaires et militants syndicaux ont défilé mardi à Paris pour dénoncer la politique sociale de l'exécutif, à l'appel de la CGT, FO, Solidaires et des organisations de jeunesse Unef, FIDL et UNL, qui dénoncent une "destruction du modèle social". Selon la CGT, 50.000 personnes se trouvaient dans les rues, soit quasiment le double du chiffre enregistré lors du dernier rendez-vous syndical, le 28 juin. Selon l'estimation du cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont fait partie Europe 1, la manifestation a compté 21.500 participants. La préfecture de police a quant à elle dénombré 11.500 participants. 

Il y a trois mois, la précédente manifestation parisienne, à l'initiative également de la CGT et FO, avait attiré 15.000 personnes, selon les syndicats, 2.900 selon la police.

Parmi les slogans de cette manifestation qui s'est ébranlée vers 14 heures de Montparnasse, direction place d'Italie, on pouvait lire "En retraite mais pas en retrait", "Chacun cherche son pouvoir d'achat" ou encore "On se plaint pas, on se révolte". Dans le carré de tête, les leaders syndicaux portaient une pancarte sur laquelle était inscrit "Mobilisés pour un libre accès à l'éducation, l'emploi, les services publics, la retraite par répartition".

La CGT dénonce "le tour de passe-passe du gouvernement". "On attend que le mécontentement qui existe se manifeste, et on porte des propositions comme l'égalité salariale entre les femmes et les hommes", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Parmi les revendications portées par les syndicats, figuraient "les questions de salaires", a encore expliqué Philippe Martinez, dénonçant le "tour de passe-passe" du gouvernement "avec l'idée qu'en baissant les cotisations sociales, ce serait bon pour le pouvoir d'achat : c'est un leurre".

FO appelle l'État à défendre le modèle social. À un mètre de lui, Pascal Pavageau, le numéro un de Force ouvrière, a demandé à l'exécutif de retrouver "le chemin de la discussion, le chemin du dialogue et surtout de maintenir le modèle social".

"Nous avons besoin d'une réaffirmation par le chef de l'État et son nouveau gouvernement qu'ils défendent bien le modèle social", a encore dit le leader de FO, demandant à nouveau au gouvernement d'"arrêter cette vision d'individualisation, de chacun pour soi, de 'déprotection' qui est à l'oeuvre depuis un an et demi". Il a raillé la logique de l'exécutif "de 'Je marche seul'".

Quatre personnes interpellées. Comme à l'accoutumée depuis 2016, un cortège de tête s'était constitué, avec un mélange assez divers (jeunes, lycéens, quinquagénaires de l'association Attac déguisés en gaulois réfractaires, jeunes syndiqués...). Il y avait aussi plusieurs dizaines d'autonomes, de noir vêtus et casques sur la tête, dont certains criaient des slogans anticapitalistes ou "cassez-vous, bande de Benalla !" Des projectiles ont été brièvement jetés contre les CRS, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. 9 personnes ont été interpellées à Paris, et 7 autres en régions, selon le ministère de l'Intérieur. 

En régions, les cortèges syndicaux ont rassemblé, selon la police, 5.400 personnes à Nantes, 5.300 à Marseille, 4.300 à Lyon, 3.700 à Toulouse, 3.500 au Havre, 3.300 à Lille, 2.500 à Grenoble, 1.500 à Nice, 800 à Dunkerque, 350 à Boulogne-sur-Mer… Près d'une centaine de manifestations étaient organisées partout en France. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, c'est près de 160.000 personnes qui ont manifesté à travers tout le pays.