Philippe Séguin "va nous manquer"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"Il aimait les idées, il aimait les mots qui les portent, il les défendait avec passion et sans jamais la moindre bassesse", a réagi Nicolas Sarkozy.

"Philippe Séguin a occupé pendant 30 ans une place centrale dans notre vie publique. Il aimait les idées, il aimait les mots qui les portent, il les défendait avec passion et sans jamais la moindre bassesse" : Nicolas Sarkozy a rendu hommage jeudi à Philippe Séguin. Sur le plan politique, le mot "gaullisme lui allait commune une évidence", a estimé le chef de l'Etat. Sur le plan plus personnel, visiblement ému, Nicolas Sarkozy a salué un homme qui avait "ses défauts, ses faiblesses, ses emportements". "Mais rien, absolument rien de ce qu’il disait, de ce qu’il entreprenait n’était médiocre. Il était mon moi, un ami très proche, il va nous manquer, beaucoup", a conclu le président de la République. Nicolas Sarkozy s’est recueilli jeudi soir devant la dépouille de Philippe Séguin au funérarium des Batignolles, dans le nord de Paris.

"Philippe Séguin avait la passion de la France", a réagi François Fillon, quelques minutes plus tard. Le premier ministre, visiblement très ému, a salué un homme "fier et inclassable", à la "voix tonitruante, profonde, toujours féconde, parfois aussi tourmentée".

Jacques Chirac, l'ancien président de la République, a rendu hommage à "l'homme d'honneur", et à "un homme d'Etat d'une exceptionnelle intelligence". "Je perds, pour ma part, un ami pour lequel j'avais un grand respect et une profonde affection", a t-il ajouté, confiant sa grande émotion "de le savoir parti".

Philippe Séguin "m'a beaucoup appris", mais c'est surtout "quelqu'un qui a tant compté dans ma vie", a déclaré le conseiller spécial de l'Elysée Henri Guaino rendant un hommage très ému, sur France 2, à l'ancien ministre. "Il était difficile, il était malcommode, mais il l'était parce qu'il était profondément intransigeant sur ses convictions, sur les principes", a poursuivi Henri Guaino, au bord des larmes. "Quand on voit cette unanimité, on se dit que peut-être tout cela a servi à quelque chose, peut-être qu'il va en rester une grande leçon de politique et de morale", a-t-il espéré.

"Grand républicain" mais aussi spécialiste du foot et nostalgique du Maghreb, voilà le portrait qu’Eric Besson, le ministre de l’Immigration, a dressé jeudi dePhilippe Séguin dont il venait d’apprendre la mort. "[Sa] voix, [ses] colères, vont beaucoup nous manquer", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Ecoutez les réactions d'Eric Besson, Alain Juppé, Bernard Accoyer, François Baroin, François Hollande et François Bayrou sur Europe 1 :

"Je l’avais vu il y a quelques semaines encore", a raconté Alain Juppé, sur Europe 1, parlant "d'une terrible et mauvaise surprise". "Nous étions de la même famille politique et nous partagions ce même attachement viscéral à la République et à ses valeurs", a ajouté le maire de Bordeaux.

"Une figure va nous manquer", a réagi sur Europe 1 François Bayrou. Pour le président du MoDem, Philippe Séguin faisait partie d''un petit nombre de figures pour lesquelles on se dit 'dans les moments graves, on pourra discuter ensemble et réfléchir ensemble à ce qu'on pourrait faire'". Pour Marine Le Pen, il était "un des derniers patriotes" du gaullisme.

La première secrétaire du PS Martine Aubry a également rendu hommage à "un homme pour lequel elle avait une grande estime. Il m’a passé deux coups de fil cette année pour me parler du PS et de la vie politique", a confié la maire de Lille.

Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur et combattant du non à Maastricht avec Philippe Séguin, s’est dit "bouleversé" par la disparition "d’un ami très proche", qui "dans la classe politique, était le seul à pouvoir prétendre aux plus hautes responsabilités de l’Etat".Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel a souligné "l'homme libre et indépendant".

Ecoutez leurs réactions sur Europe 1 :

"Le football français pleure l'un des siens", a fait savoir dans un communiqué la Fédération française de football. "Philippe Séguin était unvrai et fin connaisseur du football. (...) Il était un spectateur assidu des matches de l'équipe de France. On le voyait aussi sur tous les stades de l'Hexagone, quels que soient l'affiche et le niveau de la compétition", a rappelé la FFF.

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