Peu de voyages à l'étranger pour Hollande

Hollande à Londres, soutenu par les travaillistes, plaide pour "réguler" la finance
Hollande à Londres, soutenu par les travaillistes, plaide pour "réguler" la finance © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Le candidat socialiste est mercredi à Londres, un de ses rares voyages de campagne.

Le passeport de François Hollande pourra finalement rester au fond d’un tiroir durant la campagne. Le candidat socialiste, en visite mercredi à Londres, poursuit sa tournée européenne mais devrait se limiter aux frontières du continent.

Depuis sa désignation en octobre dernier à l’issue de la primaire socialiste, François Hollande n’a fait aucun déplacement hors Europe et rechigne même à quitter la France. 

Une campagne en France

François Hollande souhaite, en effet, "ne pas trop s’éloigner la France", "craignant d’être absent quand surviendrait un gros évènement", rapportait mercredi dernier Le Parisien. Le candidat qui devait se rendre aux Etats-Unis en mars, a ainsi préféré envoyer, à sa place, un émissaire, son directeur de campagne, Pierre Moscovici à qui il incombera finalement de s’entretenir avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le vice-président Joe Biden.

Sillonner un peu l’Europe et beaucoup l’hexagone  au lieu de s’afficher à l’étranger est une stratégie "qui tient la route" à ce stade de la campagne, estime le sondeur Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. "C’est souvent à l’étranger que des gaffes sont commises : on se souvient, par exemple, de la "bravitude" prononcée sur la muraille de Chine et qui avait plombé la campagne de Ségolène Royal en 2007", rappelle-t-il à Europe1.fr.

Mais ce manque de "stature internationale" n’handicape-t-il pas Hollande ? "Certes, quand on sonde les Français, ils accordent plus de crédit à Nicolas Sarkozy pour représenter la France sur la scène internationale. Mais ils reconnaissent en même temps que ce n’est pas sur ces questions de politique étrangère que leur vote se décide", explique Frédéric Dabi pour qui, finalement, "le fait que Hollande se déplace ou non à l’étranger a peu d’impact".

Pas d’affiche "Hollande - Obama"

Enfin, si François Hollande limite ses déplacements, c’est qu’il peine aussi à rencontrer les dirigeants en post. Il n’aurait pas pu, par exemple aux Etats-Unis, obtenir d’entretien avec Barack Obama qui pourtant s’est affiché, à la télévision française, avec son homologue, le président Nicolas Sarkozy.

A Berlin, Angela Merkel ne s’est pas non plus montrée disposée à le rencontrer. Tout comme à Londres, le Premier ministre conservateur David Cameron a invoqué le protocole pour éviter une poignée de main.

Pourquoi ? "François Hollande ne cherche pas forcément - s'agissant de David Cameron - à être reçu", a commenté, dimanche sur Europe 1, Pierre Moscovici, directeur de la campagne du candidat socialiste avant d’avancer une autre raison : "et puis j'ai parfois l'impression que la diplomatie française ne met pas tous ses efforts" dans la bataille, a raillé l’élu PS, laissant entendre que l’Elysée usait de pressions diplomatiques pour que ces rencontres ne se fassent pas.

Le candidat socialiste, regrette-t-il de ne pas rencontrer le Premier ministre anglais ? "Non, parce que je n'avais pas fait la demande. Aujourd'hui, je pense que j'avais à discuter d'abord avec mes amis travaillistes. Et puis un jour, peut-être proche, si j'arrive à convaincre les Français le 6 mai, j'aurai à rencontrer David Cameron", a conclu, diplomatiquement, François Hollande, mercredi, sur le sol anglais.