Peu de réactions officielles au décès de Papon

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Administrator User , modifié à
La mort de Maurice Papon, à l'âge de 96 ans, à la clinique de Pontault-Combault, en Seine-et-Marne, a suscité très peu de réactions officielles. Aperçu.

Les réactions officielles se font rares après le décès de Maurice Papon. Cet homme de 96 ans, seul haut fonctionnaire français condamné pour complicité de crimes contre l'humanité, est mort hier après-midi, en Seine-et-Marne, dans sa ville natale. A l'image du cabinet du ministre de la Justice, Pascal Clément, qui n'a pas souhaité réagir à cette nouvelle, on compte peu de déclarations officielles. Le porte-paroles des parties civiles au procès de Maurice Papon, Michel Slitinsky, a mis en avant la "responsabilité" de l'ancien fonctionnaire du régime de Vichy dans la déportation de 225 enfants, après l'annonce de son décès. "C'est un événement auquel on était préparé. On gardera toujours en tête sa responsabilité à l'égard des familles qu'il a fait déporter. Un chiffre me vient en tête: 1.660 personnes dont 225 enfants partis dans les trains depuis Bordeaux", a-t-il déclaré. "On ne peut pas oublier les enfants. A leur égard, il aurait pu faire un geste, c'est à dire éviter de les jeter dans les bras des pourvoyeurs des camps et surtout faire glisser les listes au fond de ses tiroirs", a-t-il ajouté. Pour sa part, Juliette Benzazon, l'une des parties civiles au procès "Papon" pour douze membres de sa famille, gardera l'image d'un homme qui n'a pas voulu demander pardon et qui n'a eu aucun remords. L'avocat Arno Klarsfeld, l'un des défenseurs des parties civiles au court du procès Papon, a estimé que la mort de l'ancien haut fonctionnaire de Vichy était "anecdotique". "L'important, a dit Arno Klarsfeld, c'était sa condamnation". L'un de ses avocats, Maître Francis Vuillemin, a tenu à rappeler que Maurice Papon n'a jamais accepté sa condamnation. Pour lui, "Maurice Papon s'est battu jusqu'au bout. Il est mort en homme libre". Il s'est dit fier et honoré d'avoir été son défenseur. Il souhaite maintenant que "la croix de commandeur de la Légion d'honneur que Charles de Gaulles lui a remis l'accompagne dans son tombeau". Côté politique, la communiste Marie-Georges Buffet s'est indignée qu'il ait bénéficié jusqu'à sa mort d'un traitement de faveur. Pour sa part, Bernard Kouchner, a estimé que Maurice Papon "a bénéficié d'une loi généreuse et juste, alors qu'il n'en était pas vraiment digne".