Pétain, "grand soldat" : pour Florian Philippot, "l'horreur de Vichy efface Verdun"

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Romain David , modifié à
Interrogé par Matthieu Belliard sur Europe 1, le leader des Patriotes estime que le rôle joué par Philippe Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale interdit de lui rendre hommage pour ses faits d'armes pendant la Grande guerre.
INTERVIEW

La polémique autour de la phrase d'Emmanuel Macron sur le maréchal Pétain, qu'il a considéré comme un "grand soldat" de la Première Guerre mondiale, est sérieusement venue entacher son parcours mémoriel dans le nord-est de la France. "On peut avoir été un grand soldat durant la Première Guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes pendant la Deuxième" avait défendu mercredi le chef de l'Etat au sortir d'un Conseil des ministres délocalisé dans les Ardennes. "L'horreur de Vichy, la collaboration, efface Verdun", lui oppose de son côté Florian Philippot, fondateur des Patriotes.

Indignité nationale. "Le maréchal Pétain de Verdun, de 1916, a été plus qu'effacé par l'horreur de ce qu'il a fait ensuite. Il a trahi son pays, il a été frappé d'indignité nationale. Ça n'est pas rien", relève encore l'ex-numéro deux du Front national, interrogé jeudi par Matthieu Belliard sur Europe 1. "Doit-on rendre un hommage national à quelqu'un frappé d'indignité nationale ?", interroge-t-il. "Ce serait contradictoire."

"Les historiens ont travaillé". Alors que plusieurs présidents de la Cinquième République, dont le général de Gaulle, ont eu l'occasion de saluer les faits d'armes de Philippe Pétain entre 1914 et 1918, Florian Philippot considère que la France de 2018 ne peut plus se satisfaire des discours de l'après-guerre. "On sait que le général de Gaulle a toujours eu à cœur de réconcilier les Français. On sortait de la guerre, le pays avait été divisé par cet épisode tragique de Vichy", plaide l'élu. Mais, "aujourd'hui le temps a passé, les historiens ont travaillé".

"Je pense que le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, n'est pas un historien qui doit tenir compte des nuances de l'histoire. Il est un chef de l'Etat qui doit tenir un pays", conclut Florian Philippot.