Perte des droits télé du foot par Canal+ : Bertrand et Riester inquiets des conséquences sur le cinéma

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Anaïs Huet , modifié à
Dans un tribune publiée dans "Les Echos", Xavier Bertrand s'inquiète des conséquences de cette perte sur le financement du cinéma français. Une préoccupation partagée par le député Franck Riester.
INTERVIEW

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a signé jeudi une tribune dans Les Echos, afin d'alerter le gouvernement sur les résultats de l'appel d'offres de la Ligue 1. Pour la première fois depuis sa création en 1984, Canal+ n'a remporté aucun lot et pourrait ne plus diffuser du tout le championnat dans deux ans.

"Un immense péril" pour le cinéma français. Dans cette tribune, Xavier Bertrand s'inquiète des conséquences de cette perte sur le financement du cinéma français. Et pour cause, dans ses statuts, Canal+ doit financer la création française à hauteur de 12,5% de son chiffre d'affaires. "Les résultats de cet appel d'offres font courir un immense péril au financement du cinéma, des séries et de l'audiovisuel français dans son ensemble. Le financement du cinéma est trop dépendant de Canal+", a souligne l'élu Les Républicains, avant d'ajouter : "Je mesure tous les jours dans les Hauts-de-France l'intérêt d'avoir des films et des séries qui se tournent dans ma région : ce sont des emplois, de l'activité économique, de la fierté pour les habitants."

Pas de football, moins d'abonnés, moins de chiffre d'affaires. L'inquiétude de Xavier Bertrand est partagée par Franck Riester, invité de Village Médias jeudi matin sur Europe 1. "Il y a une menace sérieuse sur une partie importante du financement du cinéma français. Canal+ a une obligation sur son chiffre d'affaires de financer le cinéma. Or, si faute de football sur ses chaînes, il y a moins d'abonnés, alors il y a moins de chiffre d'affaires et donc moins de financement pour le cinéma", a alerté le député, membre du groupe Agir à l'Assemblée.

L'Etat doit veiller au financement. Dans son texte publié dans Les Echos, Xavier Bertrand appelle le gouvernement à ne "pas rester silencieux". "Il doit intervenir et expliquer comment il voit l'accès aux images sportives et, en même temps, l'avenir et le financement de la création en France", a-t-il fait valoir. Même constat pour Franck Riester. "C'est le rôle de l'Etat de veiller à ce qu'il y ait des systèmes qui permettent au cinéma français d'être bien financé. C'est l'une des grandes forces de notre pays d'avoir su trouver les voies et moyens pour le faire", a-t-il conclu.