Perquisitions : Jean-Luc Mélenchon est-il la cible d'un traitement particulier ?

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Chloé Triomphe, édité par , modifié à
Le leader de La France insoumise s'est offusqué mardi des méthodes des inspecteurs venus perquisitionner son domicile et les bureaux de son mouvement. Pourtant, ce traitement n'a rien d'exceptionnel.
ON DÉCRYPTE

Jean-Luc Mélenchon est entré dans une colère noire. Le leader de La France a vigoureusement dénoncé mardi les perquisitions menées le matin même à son domicile et dans les locaux de son mouvement, dans le cadre de deux enquêtes sur ses comptes de campagne de la présidentielle et sur ses anciens assistants au Parlement européen. "Je ne me plains pas d'être perquisitionné, je me plains de cette mise en scène et du résultat concret auquel nous arrivons", a dénoncé le patron des députés LFI. Reste que les méthodes des enquêteurs n'ont rien d'exceptionnel.

Marine Le Pen a été traitée de la même façon. Pour le même type d'enquête, sur des emplois fictifs présumés au Parlement européen, Marine Le Pen a subi exactement le même sort avec une perquisition au domicile de son père, où elle résidait, ainsi qu'au siège de son parti. Les policiers ont, de la même manière, perquisitionné chez certains assistants parlementaires du Rassemblement national. Ironie de l'histoire, alors qu'à l'époque Jean-Marie Le Pen avait dénoncé une justice totalitaire, mardi, c'est sa fille qui est monté au créneau au côté d'un Mélenchon en colère, particulièrement virulent lorsqu'il a voulu entrer dans ses locaux en pleine perquisition.

Or, contrairement à ce qu'il a affirmé, il faut savoir que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le responsable légal du parti et que les enquêteurs n'ont pas l'obligation de le laisser entrer alors que l'opération est en cours. Mais devant ce coup de force, et malgré la tentative policée d'explication du procureur présent sur place sur le cadre parfaitement légal de l'opération, magistrats et policiers ont finalement reçu la consigne d'interrompre la perquisition et ont quitté le siège de La France insoumise. Un représentant du parti avait auparavant refusé de signer le procès-verbal.

Mélenchon s'indigne. "Est-ce encore l'État de droit ?", a interrogé le chef de file des Insoumis, quelques heures après les perquisitions, en direction du Premier ministre, à l'Assemblée nationale. Et d'ajouter : "Je suis président d'un groupe d'opposition. Sept heures de perquisition chez mon chef de cabinet. Vous avez tous mes rendez-vous depuis deux ans. Vous avez aspiré tous les fichiers du mouvement LFI. Et tous ceux du parti de gauche. Sans que nous ayons signé un seul procès-verbal."