Permanences dégradées : Jérémy Decerle, eurodéputé LREM, dit "soutenir aussi quand même les agriculteurs"

Jérémy Decerle est eurodéputé LREM depuis peu, mais aussi éleveur bovin.
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L'eurodéputé LREM, ancien président des Jeunes Agriculteurs, a estimé vendredi sur Europe 1 qu'il y avait "une différence entre le vandalisme [des permanences d'élus de la majorité] et quelques tonnes de fumier" déversées devant.
INTERVIEW

Alors que les permanences d'élus LREM sont régulièrement prises pour cible ces derniers jours par des individus mécontents, et notamment des agriculteurs furieux contre le vote du Ceta, sa voix détonne un peu. Il faut dire que Jérémy Decerle, député européen LREM, affiche une double casquette originale : il est également éleveur bovin, et ex-président du syndicat des Jeunes Agriculteurs. Son propos diffère donc de celui des autres membres de la majorité, qui n'ont cessé de s'émouvoir et s'indigner contre les dégradations commises ces derniers jours. 

"Les parpaings s'enlèvent vite, c'est moins grave que d'aller casser"

"Il faut faire une différence entre le vandalisme et quelques tonnes de fumier et des parpaings empilés", a expliqué Jérémy Decerle sur Europe 1 vendredi, faisant allusion au fumier déversé devant une permanence en Haute-Garonne et aux parpaings qui en ont muré une autre dans le même département, jeudi soir. "Les parpaings s'enlèvent vite. C'est quand même moins grave que d'aller casser, quasiment incendier des permanences comme à Perpignan ou dans l'Ariège." Si l'eurodéputé novice "condamne ce qui dégrade", il assume "soutenir aussi quand même les agriculteurs qui ont besoin de réponse et d'attention". Une belle illustration du "et en même temps". 

Interrogé par ailleurs sur l'emploi, par Christophe Castaner, du terme d'"attentat" pour désigner certaines dégradations commises sur et dans les permanences d'élus, Jérémy Decerle a, encore une fois, tenu à différencier les types d'attaque. "Il parle d'attentat sur la permanence de Perpignan, où les vitres ont été cassées. Il y a eu la volonté d'incendier cette permanence. J'aurais peut-être été plus méfiant sur le terme à utiliser. Après, quand on en est à ce niveau-là de violence, il y a de quoi être agacé."

Appel au calme

"Je ne dis pas qu'il faut continuer, j'appelle au calme, à plus de sérénité", poursuit Jérémy Decerle à propos des récentes dégradations. "[Mais] c'est normal que les agriculteurs se manifestent et demandent des réponses" sur le Ceta, ce traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne que l'Assemblée nationale française a ratifié au mois de juillet.

Lui-même ne cache pas ses inquiétudes vis-à-vis du texte. "J'ai eu la chance de ne pas être dans l'hémicycle au moment de voter le Ceta, parce que je pense que j'aurais voté contre. Il faut faire en sorte que le Ceta puisse avoir l'impact le moins négatif possible sur l'agriculture. Je pense intimement que nous devrons à l'avenir, dans les prochains accords commerciaux, traiter l'alimentation et l'agriculture dans un cadre dédié."