Passation de pouvoir : Benjamin Griveaux se défend d'avoir fait preuve de "sexisme ordinaire"

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Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, a épinglé le nouveau porte-parole du gouvernement pour avoir simplement appelé Delphine Gény-Stephann "Delphine", sans utiliser son nom de famille.
INTERVIEW

La scène a fait polémique. Lors de la passation de pouvoir avec Delphine Gény-Stephann (nouvelle secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie), Benjamin Griveaux a appelé cette dernière "Delphine", omettant son nom de famille pendant son discours. De quoi faire bondir la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, qui a qualifié de "sexisme ordinaire" cette attitude à l’occasion de son passage dans Quotidien sur TMC. Une accusation infondée a estimé Benjamin Griveaux, invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1/CNews/Les Echos.

"La chose est réglée". "Ecoutez le discours en entier, j’accueille Bruno Le Maire en disant ‘cher Bruno’ et Delphine Gény-Stephann en disant ‘chère Delphine’. J’ai donc traité de la même manière Bruno Le Maire et Delphine Gény-Stephann", a tenu à préciser le nouveau porte-parole du gouvernement. "Nous avons eu l’occasion de nous en expliquer. La chose est réglée", précise-t-il encore quant à la remontrance de Marlène Schiappa.

Bousculer le machisme de l’entreprise et de l'industrie. Surtout, le responsable gouvernemental a tenu à défendre son action en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes durant les six mois qu'il a passés à Bercy. "J’ai portée à Bercy et notamment au ministère, dans les différentes missions qui m’ont été confiées ces six derniers mois, l’égalité entre les femmes et les hommes dans les différentes politiques. Et d’ailleurs, dans le projet de loi en préparation qui s’appelle ‘Croissance et transformation des entreprises’, beaucoup de femmes sont en responsabilité dans les binômes, il y a même des binômes exclusivement constitués de femmes, ce qui dans le monde de l’entreprise et de l’industrie est suffisamment rare pour être noté", relève-t-il."

"Une bataille culturelle". "Nous sommes d’une extrême vigilance là-dessus. Et je fais partie d’une génération à qui l'on n’a pas besoin de rappeler que c’est important. Moi, je suis né avec l’idée que les femmes et les hommes ont vocation à faire les mêmes métiers, payés de la même manière, dans les mêmes conditions. C’est quelque chose d’assez naturel", déclare encore Benjamin Griveaux. "Il y a une bataille culturelle qu’il faut conduire, une bataille qui se mène à la fois sur les questions des violences mais qui se mène aussi très tôt, à l’école".

Exemplarité dans les formations politiques. Benjamin Griveaux reconnaît également que le "comité de la majorité", réunissant une douzaine de très proches collaborateurs du chef de l’Etat, est composé quasi exclusivement d’hommes et "manque aussi un peu de diversité". "Il faut que l’on puisse progresser sur la représentation des femmes, y compris dans ces comités politiques. Je note que le bureau exécutif de la République en marche! est absolument et totalement paritaire", conclut-il.