Pas de supporters politiques pour Cantona

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L’appel à vider son compte en banque est raillé ou, au mieux, ignoré par la classe politique.

Des tacles, à la limite du carton rouge : plusieurs ministres du gouvernement ne se sont pas gênés au cours des derniers jours pour critiquer l’appel lancé par Eric Cantona à vider tous les comptes en banque mardi. A commencer par l’avant-centre Christine Lagarde, parmi les premières sur le terrain, qui avait balancé dès la semaine dernière : "il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m'y risquerais pas, je crois qu'il faut intervenir chacun dans sa compétence".

"Son épouse fait de la pub"

Reprise de volée mardi matin de la ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, Roselyne Bachelot, qui l’a joué sur le terrain très personnel. "Eric Cantona, il fait de la publicité pour des voitures, des rasoirs. Son épouse fait de la publicité pour un système bancaire. Je trouve qu'il faut avoir un peu de responsabilité dans la vie quand on est justement un des chantres de la société de consommation", a glissé Roselyne Bachelot, au micro de France Info.

A gauche, guère plus d’enthousiasme dans les tribunes. "A l'évidence sa réponse n'est pas la bonne, je dirais même qu'il marquerait vraiment un but contre son camp, contre la France, contre nous tous en réalisant cela", a commenté Martine Aubry, sur France Inter. La Première secrétaire du Parti socialiste a tout de même convenu que "la finance aujourd'hui tue l'économie".

Un "ras-le-bol vis-à-vis des banques"

Même tactique pour prendre un peu de recul, de la part de l’écologiste Cécile Duflot pour qui Eric Cantona "exprime ce ras-le-bol vis-à-vis des banques, vis-à-vis du double jeu des banques qui ont été sauvées par les Etats". Eric Cantona "met les pieds dans le plat sur un vrai sujet", a-t-elle reconnu sur RMC.

A la gauche de la gauche, les joueurs politiques ne sont pas non plus restés sur le banc de touche des critiques. A commencer par Jean-Luc Mélenchon, du Parti de Gauche, qui critiquait vendredi dernier une "stratégie" qui n'était "pas la bonne". "Le problème c'est que les banques, on en a besoin, elles sont utiles. Par contre les banquiers qui transforment les salles de banque en casino, eux, on doit le leur interdire", a convenu de son côté Nathalie Arthaud, la patronne de Lutte Ouvrière.

A l’extrême-droite du terrain politique, Marine Le Pen, candidate à la succession de son père à la tête du Front national, a tenu à préciser qu’elle ne retirerait pas personnellement l’argent de son compte en banque. Mais elle a attribué à Eric Cantona le poste de "porte-parole des Français qui sont indignés de la manière dont les banques et les marchés financiers internationaux se comportent".