Parrainages : "un manque de courage"

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avec agences , modifié à
REACTIONS - Le Front national déplore la décision des Sages. Corinne Lepage parle d'"hypocrisie".

"Le Conseil constitutionnel a remis les clefs du fonctionnement démocratique aux deux grands partis", l'UMP et le PS. "Il n'y donc plus de fonctionnement démocratique dans notre pays". C'est en ces termes que Marine Le Pen a réagi, mardi, à l'annonce du rejet de sa requête par le Conseil Constitutionnel. La candidate du Front national, qui a précisé mardi avoir "440 promesses" de signatures avait saisi les Sages pour réclamer l’anonymat complet des parrainages.

"S'il devait être apporté une preuve que je suis bien la candidate du peuple contre le système, je remercie le Conseil constitutionnel d'avoir donné cette preuve aujourd'hui", a ajouté la candidate du FN sur LCI, affirmant que "60% des Français étaient pour l'anonymat des parrainages" et qu'une "majorité des maires" y étaient aussi favorables.

Dans le camp FN, on fait bloc derrière Marine Le Pen. Le vice-président du FN, Louis Aliot, a déploré mardi le "manque de courage" du Conseil constitutionnel."On voit bien qu'à partir du moment où le président de la République et un certain nombre d'autorités avaient pris position pour dire qu'ils étaient contre, on voyait mal le Conseil constitutionnel (...) prendre position contre le pouvoir", a-t-il ajouté sur BFM-TV.

"Ils savent de quel côté leur tartine est beurrée"

Le Pen père a également commenté la décision des Sages, qui, pour lui, n'a rien d'étonnant. "Les neuf membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le président de l'Assemblée, celui du Sénat et par le président de la République, par conséquent, ils savent de quel côté leur tartine est beurrée", a commenté Jean-Marie Le Pen.            

Corinne Lepage, qui demandait l'abrogation de la modification de la loi, a appelé dans un communiqué "tous les maires indépendants, à résister et à donner des parrainages quelles que soient les pressions auxquelles ils sont soumis". "Une fois de plus, l’hypocrisie qui consiste à vanter le référendum pour mieux bafouer le vote qui en résulte est avérée", conclut la candidate de Cap21 à l’élection présidentielle.

"L'attentisme des Sages"

Christine Boutin, qui soutenait la démarche de Marine Le Pen, a dénoncé "l'attentisme" et "le manque de courage" des Sages ". "Alors que plusieurs candidats rencontrent des difficultés réelles pour réunir les parrainages nécessaires d'élus, les Sages n'ont pas jugé bon d'adapter cette procédure de validation à la situation actuelle. Je le regrette", écrit-elle.

Roland Muzeau, porte-parole des députés du Front de gauche, a jugé "sage" la décision du Conseil constitutionnel."Ce système des parrainages n'a pas nos faveurs car les députés du Front de gauche préconisent une 6ème République. Pour autant, aujourd'hui il existe et la décision du Conseil constitutionnel est sage", écrit-il dans un communiqué.