Parrainages : les Sages vont trancher

Le conseil constitutionnel se prononcera à 17 heures sur l'anonymat des parrainages.
Le conseil constitutionnel se prononcera à 17 heures sur l'anonymat des parrainages. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La décision du Conseil constitutionnel sur l’anonymat des parrainages est attendue mardi.

Marine Le Pen trépigne d’impatience. La présidente du Front national saura en effet mardi si le Conseil constitutionnel, qu’elle a saisi, valide - ou pas - la règle actuellement en vigueur sur les parrainages d’élus nécessaires pour briguer la présidence de la République. Concrètement, les Sages doivent trancher sur l’épineux problème de l’inscription, au Journal officiel, du nom de ces élus. La candidate du FN prône elle un anonymat total.

Si Marine Le Pen est en première ligne dans cette affaire, c’est que, jure-t-elle, elle peine à recueillir les 500 signatures nécessaires à sa candidature. Selon elle, les maires n’osent pas lui apporter leur soutien administratif, craignant une sanction tant des grands partis que de leur électorat. Le problème semble toutefois en passe de se résoudre. Jean-Marie Le Pen a en effet laissé entendre mardi matin sur iTélé que sa fille parviendrait à réunir les 500 parrainages. "Oui, bien sûr, quand même, heureusement", a-t-il répondu. "Mais en ramant désespérément, et en ayant consacré la plus grande partie de la campagne électorale à cette démarche administrative qui devrait être simplifiée", a déclaré l’ex-président du FN.

Boutin et Lepage en soutien

Tout en se démarquant plus ou moins vigoureusement, selon les cas, des idées du parti d'extrême droite, la plupart des candidats ont souhaité que sa représentante puisse briguer les suffrages des Français. Marine Le Pen recueille de 15 à 17% des intentions de vote dans les derniers sondages. Christine Boutin, qui s’est depuis retirée de la course, et Corinne Lepage se sont jointes à la réclamation du Front national.

Le Conseil d'Etat, saisi par le FN, avait jugé légitime de poser une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur le sujet, car depuis une réforme de 2008, l'article 4 de la Constitution proclame explicitement que "la loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis" à la démocratie. A l'audience jeudi dernier, le représentant du gouvernement avait lui affirmé que les "élus devaient assumer pleinement et publiquement la responsabilité qui leur est donnée", surtout à l'heure où "les citoyens sont de plus en plus soucieux de transparence".