"Panama Papers" : l'eurodéputée Eva Joly lance une pétition pour sanctionner les banques

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Cette pétition est lancée simultanément par des députés européens en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans une pétition lancée simultanément par plusieurs eurodéputés, Eva Joly exige la levée du secret fiscal et des sanctions contre les banques.

L'eurodéputée Eva Joly exige la levée du secret fiscal et des sanctions contre les banques, après les accusations de fraude fiscale portées par les "Panama Papers", dans une pétition en ligne. "Le temps du secret, celui du verrou de Bercy, des régulations européennes frileuses et de l'impunité des banques et des intermédiaires doit prendre fin", a réclamé l'ancienne candidate à l'élection présidentielle dans cette pétition lancée simultanément par plusieurs eurodéputés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne.

Engagée de longue date. L'ancienne juge du pôle financier s'est engagée depuis de plus de 20 ans en faveur de la levée du secret bancaire, afin de lutter contre l'évasion fiscale des multinationales. Dans les années 90, l'affaire Elf, instruite par Eva Joly, a "permis de comprendre le véritable problème sociétal (...) que représente la corruption", a-t-elle déclaré.

"Créer un nouveau rapport de force". A travers cette pétition, Eva Joly souhaite "créer un nouveau rapport de force", et demande la constitution d'une équipe pour enquêter "exclusivement" sur le scandale soulevé par les "Panama Papers", composée de "gendarmes, de policiers, de juges d'instructions". "Cette fois, on veut cinq ans d'emprisonnement", a-t-elle expliqué.

"Le déficit public européen serait résolu en un an". La fraude fiscale est estimée par la commission européenne à 1.000 milliards d'euros par an pour le seul continent européen. "Le déficit public européen serait résolu en un an", a souligne l'eurodéputée. Condamnant la faiblesse de l'action gouvernementale alors que la France est 24e au classement de l'ONG Transparency International, Eva Joly s'en est prise aux responsables gouvernementaux français : "leur rhétorique est excellente - ils ont un bon service com' - mais on voit bien qu'ils sont contre la transparence".