"Panama Papers" : le FN tente de déminer le terrain

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avec AFP , modifié à
Frédéric Chatillon, qui travaille avec des candidats FN, a tenu à dédouaner le parti de Marine Le Pen avant des révélations attendues mardi.

Le Front national s'attend à être rattrapé par les Panama Papers. Lundi, Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal et proche de Marine Le Pen, a devancé les révélations à venir et tenté de dédouaner le parti, dans un billet publié sur Facebook. "J'aurai droit demain (mardi) aux honneurs du Monde dans l'affaire de #Panamapapers", écrit-il, décrivant des investissements réalisés en Asie. Riwal est une société qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN. Son patron Frédéric Chatillon est mis en examen pour financement illégal de parti dans le cadre d'une enquête sur la présidentielle et les législatives de 2012.

Le directeur du journal Le Monde a indiqué lundi matin que des révélations à venir dans cette affaire allait concerner "un grand parti politique français". "Tout ce qui sera fait pour essayer de relier cela (les investissements de Riwal, NDLR) au FN ou à Marine Le Pen cela sera tout simplement de la diffamation", anticipe le vice-président frontiste Florian Philippot, invité lundi sur i-télé. Dans l'après-midi, le FN avait dénoncé dans un communiqué "les prétendues révélations" du scandale "Panama Papers" sur l'évasion fiscale comme symptomatiques de "la mondialisation sauvage". 

Investissements en Asie. "Je vais prendre les devants pour m''auto-scooper' et éviter de laisser se développer d'extravagants fantasmes", explique Frédéric Chatillon. "A l'automne 2012, les associés de la société Unanime et moi-même avons décidé d'investir en Asie une partie des bénéfices que la société avait déjà réalisés au cours de l'année 2011", détaille-t-il. "Nous avons choisi l'Asie qui offrait les perspectives de rentabilité les plus attrayantes", ajoute-t-il. De fil en aiguille, "des conseils juridiques locaux nous conseillèrent fin 2012, plutôt que de créer une société ad hoc, de racheter une structure juridique préexistante, sans activité, et ce pour un prix symbolique, ce procédé de 'package' étant courant à Hong Kong (la société Time Dragon, elle-même détenue et dirigée par une BVI, Harson)". BVI signifie qu'il s'agit d'une société des Iles Vierges britanniques.

"Aucun contact direct avec Mossack Fonseca". "Il semble que cette BVI ait été créée à l'origine par le fameux cabinet Mossack Fonseca, mais nous n'avons jamais eu de contact direct avec celui-ci, tout ayant été géré par un cabinet Hong-Kongais", ajoute-t-il. Mossack Fonseca, au coeur du scandale révélé par les "Panama Papers", est un discret cabinet d'avocats panaméen, qui compte une brochette de clients prestigieux et s'est spécialisé dans l'évasion fiscale. "Voilà l'histoire d'une entreprise française qui a investi en toute légalité en Asie. Bien évidemment, le Front national n'a rien à voir ni de près ni de loin avec cette affaire privée."

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