Oui, la CGT peut signer des accords

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et Olivier Samain , modifié à
INFO E1 - Le syndicat, taxé de dogmatisme, a concédé un gel des salaires chez le verrier AGC.

L'info. La CGT a-t-elle systématiquement des "positions dogmatiques" dans ses négociations avec le patronat, pour reprendre l'expression du leader syndical de la CFDT, Laurent Berger ? "Non, regardez chez AGC", rétorque la confédération de Bernard Thibault. La CGT, majoritaire dans cette entreprise productrice de verre, y a en effet signé, peu avant Noël, un accord prévoyant un gel des salaires pendant deux ans, en échange de la pérennisation des deux sites industriels du groupe, d'investissements, et du maintien de l’emploi.

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La CGT est sur le banc des accusés. Contacté par Europe 1, le syndicat répond ainsi aux récentes critiques à son égard, notamment au sujet de Goodyear, où il est accusé d'être responsable de la fermeture de l'usine d'Amiens nord après avoir rejeté en bloc tout accord avec la direction. Au niveau national, la CGT parle même, évoquant AGC, d'un "accord compétitivité emploi", terme notamment associé à une mesure proposée pendant la présidentielle par Nicolas Sarkozy et qui prévoyait la possibilité pour une entreprise de moduler le temps de travail et le salaire selon le contexte économique. Une mesure vivement décriée en son temps par la même CGT.

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Le cas "AGC", un verrier dans un marché fissuré. Société à capitaux japonais qui fabrique du verre pour des bâtiments et des voitures, AGC employait encore 1.200 personnes en France il y a huit ans. Subissant de plein fouet le recul d'un marché du verre européen en crise, elle ne possède plus que 600 salariés dans Hexagone, au sein des usines d'Aniche et de Boussois, dans le Nord. Preuve d'un secteur en crise, sur le même boulevard, à Aniche, le concurrent Saint Gobain a lui récemment mis son four à l'arrêt.

"On ne fanfaronne pas." Après trois mois de négociations et un débat permanent avec les salariés, la CGT a donc accepté l'accord proposé par la direction. "On ne va pas fanfaronner, on n'a pas signé de gaité de cœur. Mais tout le monde a compris que garantir l'emploi et pérenniser l'outil industriel passe par un compromis nécessaire avec la direction", reconnaît Hervé Terrier au micro d'Europe1, délégué CGT. "La direction a d'ailleurs été loyale jusqu'à présent. Les salaires sont gelés pendant deux ans mais l'investissement et les emplois sont maintenus", poursuit-il.