"Oui, j'ai pensé à démissionner"

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Le ministre Bernard Kouchner a confié lundi ses états d’âme après les expulsions de Roms.

Il y a pensé mais n’a pas franchi le pas car "s’en aller, c’est déserter. S’en aller, c’est accepter". En pleine polémique après les expulsions à répétition de Roms, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, a révélé lundi qu’il avait songé à "démissionner".

"Il est nécessaire de faire respecter la loi [mais] ça ne m’amuse pas, ça me serre le cœur", a confié Bernard Kouchner sur RTL. "Ça me fend le cœur de voir les Roms être malmenés, être exploités. Il y a une vraie esclavagisation de ces populations", a-t-il ajouté.

"Ça me serre le cœur"

Quitter le quai d’Orsay, "ça aurait fait le malin". "Mais pourquoi faire ?", s’est interrogé Bernard Kouchner. "Mon malaise s’est heurté à la réalité", a expliqué le ministre des Affaires étrangères qui a placé "l’efficacité" avant tout.

Bernard Kouchner, ministre d’ouverture, est le second membre du gouvernement à prendre publiquement ses distances avec le tournant sécuritaire voulu par Nicolas Sarkozy au cœur de l’été. Avant lui, Hervé Morin, le ministre de la Défense et président du Nouveau centre, avait fustigé dimanche les discours de "la haine, de la peur et du bouc-émissaire".

François Fillon s’est dit lundi "surpris" par la critique d'Hervé Morin. "On aura l'occasion d'en discuter avec [lui]", a-t-il précisé.Quant à Bernard Kouchner, "non seulement [il] n'a pas démissionné, mais il a fait devant les ambassadeurs un discours, vendredi dernier, dans lequel il a défendu la politique du gouvernement", a assuré le Premier ministre.