"On a trop payé pour les otages"

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Marion Sauveur , modifié à
Marine Le Pen assure qu’"on ne se donne pas les moyens de protéger nos compatriotes à l’étranger".

"Il faut que l’Etat français se donne les moyens de protéger autrement" les Français travaillant à l’étranger. Marine Le Pen a déploré mercredi matin sur Europe 1 la passivité du gouvernement français "en amont" des prises d’otages dans les pays étrangers. Et ce, alors que cinq Français et deux Africains, ont été enlevés par le groupe Aqmi dans la nuit du 15 et 16 septembre au Niger.

"On en paye les conséquences"

"On s’aperçoit que depuis un certain nombre d’années, on ne se donne pas les moyens de protéger nos compatriotes qui travaillent à étranger. Les Anglais et les Américains notamment ont des protections armées de leurs entreprises. Eux ils le font, et nous n’avons pas le droit de le faire", a critiqué la vice-présidente du Front national. Selon elle, c’est "en amont, que ce type de problématique se gère".

Marine Le Pen a refusé de répondre sur la solution qu’elle proposerait en cas de prise d’otage si elle était au pouvoir. "Ce n’est pas aussi simple que ça. Car ce sont des choses qui se règlent plus en amont qu’en aval", a-t-elle répété. Elle s’est toutefois dressée contre la négociation et le paiement de rançons, qui poussent, selon elle, "évidemment à ce que de nouveaux otages soient victimes de ce type d’agissements. Ça fait très longtemps que nous payons. (…) Je pense qu’on a beaucoup trop payé et qu’on en paye justement les conséquences".

L’intégralité de l’interview :

"On sacrifie le peuple"

Quant au projet de budget 2011 présenté mercredi en Conseil des ministres, la vice-présidente du Front national a estimé que "ce n’est pas un effort, c’est un sacrifice" que l’on demande aux Français à propos des coupes sévères dans les dépenses publiques et "coup de rabot" sur les niches fiscales, pour réduire les déficits. "On sacrifie le peuple à un dogme, qui est le dogme ultralibéral" et "qui est le dogme de la libre-circulation", a jugé Marine Le Pen.

"La mondialisation heureuse n'existe pas", a-t-elle poursuivi, avant de répéter que "c'est, en réalité, faire fabriquer par des esclaves étrangers pour vendre à des chômeurs français". La députée européenne a alors appelé à "retrouver le cadre national", et à faire le bilan de l’Union Européenne, estimant qu'avec l'euro, "on nous a imposé une monnaie qui, en réalité, a ruiné les économies nationales". Elle a plaidé pour la création de "l'Europe des nations".

"Nous sommes sous tutelle"

Marine Le Pen a enfin décrié le fait que la Commission européenne statue mercredi l’expulsion des Roms en France. "De quoi se mêle-t-elle ?", s’est indignée la vice-présidente du Front National. "Nous ne sommes plus un pays souverain. Nous sommes sous tutelle. Et ça, c’est la responsabilité de Nicolas Sarkozy et du parti socialiste", a-t-elle assuré. "Aujourd’hui, nous sommes face à une hémorragie économique et il faut renégocier d’urgence l’ensemble des traités européens qui ont entraîné cette situation", a conclu Marine Le Pen.