Olivier Rouquan : "Macron et Valls veulent préempter l'espace du libéral-socialisme"

© Thomas SAMSON / AFP
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A.D
De Macron à Mélenchon, en passant par les principaux candidats déclarés pour la primaire, le politologue a présenté l'échiquier politique de la gauche.

Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Benoît Hamon, les principaux candidats à la primaire de la gauche, ont peu à peu dévoilé dans les médias leurs idées cette semaine. Le politologue Olivier Rouquan était l'invité de C'est arrivé cette semaine pour décrypter ce qui fait un programme de gauche.

"Modèle social". De manière génarale, un programme de gauche "est fondé sur la valorisation du service public, de la fonction publique et de l'investissement public." Il vise "à conserver le modèle social [français] et à revenir semble-t-il aujourd'hui à des fondamentaux en matière de pouvoir d'achat", indique Olivier Rouquan, qui rappelle que "la préoccupation de la santé revient en force, avec en miroir des inquiétudes suscitées par les propositions de François Fillon." Enfin, le spécialiste indique une plus grande sensibilité à la dimension écologique. 

Divisons sur le libéralisme économique. La gauche est, selon lui, favorable aux libertés politiques et aux libertés des mœurs. Mais la question de la liberté économique divise aussi bien les candidats que l'électorat. "Le libéral-socialisme n'est pas la majorité de l’électorat de gauche. Emmanuel Macron et Manuel Valls veulent préempter cet espace. Macron brouille le jeu politique, perturbe la primaire de la gauche mais il prend aussi une partie d'électorat à droite." L'ancien ministre de l'Economie sera aussi le principal rival de Manuel Valls si ce dernier gagne la primaire, "notamment auprès des artisans-commerçants, petites entreprises".

Les diverses facettes de la gauche. Sur l'échiquier de la gauche, "Valls, avec son expérience de Premier ministre, incarne une autorité de l'Etat et a marqué tôt son positionnement sur l'enjeu sécuritaire". Vincent Peillon "prolonge l’incarnation professorale de la gauche", quand Arnaud Montebourg "prolonge une gauche étatiste, traditionnelle et récupère ainsi les marqueurs de Chevènement et Strauss-Khan. Un peu plus sur la gauche figure Hamon, indique le politologue. Il est plus sensible à la société civile, avec une dimension écologique et un attrait pour le numérique. Et hors de l'enjeu des primaires et à la gauche de tous ces candidats se place Jean-Luc Mélenchon.