Non, l'écotaxe ne sera pas enterrée

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et Alexandre Kara , modifié à
DÉCRYPTAGE - A l’Elysée, la priorité est d'abord d’éteindre l’incendie breton.

Contexte. Les opposants à l’écotaxe ne relâchent pas leur pression en Bretagne. Après les portiques, ce sont les radars qui sont désormais dans leur viseur. Selon la préfecture, depuis le début du mois de novembre, ce sont 44 radars routiers qui ont été vandalisés sur les 109 de la région et plus de la moitié sont hors d'usage. Le contribuable va donc devoir payer, sachant que le coût moyen d'un radar atteint 30.000 euros. Ce week-end encore, d'autres actions se sont déroulées à Paris ou encore près de Marseille ou de Lyon. Pourtant, si le gouvernement a suspendu la mesure et engagé des discussions, et malgré la pression d'un certain nombre de personnalités de la majorité qui plaidaient pour son abandon pur et simple, il n’est aucunement question qu’elle disparaisse.

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"L'écotaxe sera appliquée". Ni l’Elysée ni Matignon ne pensent à un retrait, d'autant que Jean-Marc Ayrault est particulièrement attaché à cette mesure. "Je le dis en tant qu'écologiste et en tant que membre du gouvernement: l'écotaxe sera appliquée", a ainsi déclaré le ministre délégué au Développement Pascal Canfin, dimanche sur RTL. Toutes les hypothèses sont sur la table, mais l’urgence, c’est surtout de ne rien décider officiellement. La priorité est d’éteindre l’incendie breton et, comme le remarque un conseiller de l’Elysée pour Europe 1, "en donnant le calendrier du retour de l’écotaxe, on ne fera qu’attiser la fronde. Et si on l’enterre, on signe également la fin du gouvernement Ayrault."

Des pénalités à payer ? Pas grave. Sur ce dossier, l’Elysée se veut pragmatique. Le président Hollande attendra d’abord un retour au calme, une amélioration de la situation politique, et enfin de savoir s’il y a une faille dans le contrat Ecomouv’, que Pierre Moscovici a promis de renégocier. En attendant, un ministre assure que "même s‘il faut régler des pénalités à la société qui gère l’écotaxe, ce n’est pas cher payé pour avoir un retour au calme en Bretagne." Un autre conclut : "ce n’est pas le moment d’agiter un nouveau chiffon rouge".

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