"Non, je ne suis pas d’accord"

© Capture d'écran TF1
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Pierre Le Menahès était l’un des onze Français à interroger Nicolas Sarkozy sur TF1.

Un blouson en cuir noir, des boucles d’oreilles et de la pugnacité à revendre : Pierre Le Menahès était l’un des onze Français invités par TF1 pour interroger Nicolas Sarkozy. A l’issue des deux heures et demie d’émission, il est devenu celui qui a bousculé le chef de l’Etat avec son "Non, je ne suis pas d'accord".

Pierre Le Menahès, 51 ans, a derrière lui 30 ans d’usine et de syndicalisme chez un sous-traitant automobile. Il avait été interviewé une première fois sur TF1 à l’occasion d’un reportage sur le combat des ouvriers d’une fonderie. Face à Nicolas Sarkozy, "la règle essentielle, c'est qu'il n'y ait pas de langue de bois. Je ne participe pas à l'émission pour faire de la figuration", avait-il prévenu avant le rendez-vous de lundi soir, dans une interview à Ouest France. Il n’a pas dévié de cette ligne conductrice.

Pierre Le Menahès a été le second "Français" à prendre la parole lundi soir. Une opportunité qu’il n’a pas laissé passer. Ses sujets de prédilection : l’avenir de l’industrie automobile, les délocalisations et les licenciements.

"C'est trop simpliste"

Sur le plateau, Nicolas Sarkozy, visiblement prudent, répond à sa première interpellation : "Je vais peut-être étonner Pierre Le Ménahès mais il y a des points où je suis d’accord avec lui". Puis le président enchaîne : "Le plan de soutien à l’industrie automobile que nous avons mis en œuvre cette année a sauvé l’industrie automobile française". "Non, je ne suis pas d'accord, c'est trop simpliste que de présenter les choses telles que celles-là !", rétorque immédiatement Pierre Le Ménahès, avant de passer à l’offensive : "Les aides publiques pour Renault et PSA n’ont pas servi l’emploi, ça se saurait". "Je vais vous répondre très précisément", tente alors de glisser Nicolas Sarkozy. "Non, ce n’est pas le cas", insiste, très remonté, Pierre Le Ménahès. Jean-Pierre Pernaut, l’animateur de l’émission, devra batailler ferme pour reprendre le fil de la discussion.

A la sortie du plateau, Pierre Le Ménahès assume. "Je n’ai pas l’habitude d’avoir la langue de bois. Je fonctionne à l’instinct et je suis très fier de représenter les salariés. Je pense que le message est passé. Que [Nicolas Sarkozy] l’ait entendu, ça c’est autre chose. Vu ses problèmes de vue en ce qui concerne les mouvements sociaux et les problèmes d’auditions au niveau des revendications, je ne suis pas certain qu’il ait malgré tout percuté sur la situation", insiste-t-il sur Europe 1.

Des fans sur Facebook

"Pierro celui qui a eu les c…de dire la vérité à Nico Sarko", voilà désormais le surnom de Pierre Le Ménahès sur Facebook. Son premier groupe de fans comptait mardi matin 50 membres. Pour suivre ses prochains combats, rendez-vous sur son "Blog du Syndicat CGT SBFM ayant lutter pour la sauvegarde de tous les emplois de la fonderie".