Non-cumul : Fillon face à la fronde d'une partie de son camp

François Fillon ne peut pas revenir sur le non-cumul des mandats, à l'inverse d'Eric Ciotti.
François Fillon ne peut pas revenir sur le non-cumul des mandats, à l'inverse d'Eric Ciotti. © AFP
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Aurélie Herbemont, édité par T.L. , modifié à
Chez les Républicains, le non-cumul des mandats représente une pomme de discorde qui oppose François Fillon à d'autres figures de sa famille politique.

C'est un obstacle sur la route du pouvoir pour Les Républicains. Le parti est divisé sur la question du cumul des mandats, abrogé par le gouvernement socialiste et regretté par certains parlementaires républicains, nostalgiques. Parmi eux, Philippe Cochet ne désarme pas malgré le non catégorique de François Fillon de revenir sur ce texte : "Il a le droit d'être contre, j'ai le droit d'être pour. Ce qu'une majorité à fait, une autre majorité peut le défaire", réplique le député du Rhône. Pour un autre député du Rhône, Philippe Meunier, appelle le vainqueur de la primaire à la vigilance : "A un certain moment, il faut savoir écouter ses troupes. La notion de résistance, je sais ce que c'est, nous irons jusqu'au bout." Et le parlementaire de prévenir le candidat LR à la présidentielle : "Jusqu'à preuve du contraire, c'est le Parlement qui décidera en définitive."

"Elus par le peuple souverain." Fillon a donc ses frondeurs, même si beaucoup savent que la messe est dite sur cette question. Yves Albarello, député de Seine-et-Marne et réélu maire de sa commune en 2014, n'entend pas abandonner son mandat local : "Nous avons été élu par le peuple souverain jusqu'en 2020. Devant François Fillon, je demanderai à poursuivre mon mandat jusqu'à 2020." Une demande vouée à l'échec.

Réticences des sarkozystes. Ce n'est pas ce qui a empêché les sarkozystes Eric Ciotti et Daniel Fasquelle de se positionner en dissidents sur cette question. Le député des Alpes-Maritimes a estimé sur LCP que le "débat n'est pas complètement clos", tandis que son collègue du Pas-de-Calais n'y voit pas une décision très populaire de la part de François Fillon, tombeur de Nicolas Sarkozy en novembre. 

Baisse du nombre de parlementaires. La gronde des députés-maires LR pourrait de nouveau monter si François Fillon était élu en mai, à en croire de nombreux députés et sénateurs. Le candidat a en effet pour objectif de baisser le nombre de parlementaires en cas de victoire à la présidentielle.