Nicolas Sarkozy veut pallier les carences de l'hôpital

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy a effectué mardi son deuxième déplacement de chef d'Etat en province en se rendant dans le Nord, à Dunkerque, où il a visité le centre hospitalier, avant de se rendre à l'hôpital maritime de Zuydcoote. Il s'est prononcé en faveur du doublement du nombre d'unités de soins palliatifs.

Accompagné de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et de Michel Delebarre, maire socialiste de Dunkerque, Nicolas Sarkozy a effectué mardi son second déplacement depuis sa prise de fonction. Un point de chute, le Nord, et un thème, la santé... "Il faut donner des moyens à l'hôpital, il faut réformer l'hôpital, la carte hospitalière, l'organisation de l'hôpital", a déclaré le président de la République à son arrivée au Centre hospitalier de la ville. "Il faut prendre conscience qu'il y a beaucoup de douleur et de souffrance et que les personnels qui supportent tout ça méritent de la considération, à la fois morale et financière", a-t-il ajouté. "Je vais m'engager très fortement dans la réponse au malaise de l'hôpital", a-t-il assuré plus tard, après avoir écouté les doléances de représentants du personnel et de la direction de cet établissement. A la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui l'accompagnait, il a demandé de se pencher sur la question des heures de travail supplémentaires, effectuées par le personnel soignant sans qu'elles puissent toujours être récupérées ou payées en temps voulu, faute de moyens budgétaires et d'effectifs suffisants. Nicolas Sarkozy lui a également demandé de conduire une "grande concertation" sur les missions de l'hôpital. "La question des missions de l'hôpital est une question essentielle", a-t-il dit. "Si on fait porter l'extrême vieillesse ou l'extrême dépendance à l'hôpital et si on laisse les urgences ouvertes à tout le monde, y compris pour la commodité, vous aurez un hôpital submergé par des missions qui n'auront pas été définies (...) et vous n'aurez jamais les moyens suffisants." La création d'un "cinquième risque" - la dépendance - permettrait selon lui de créer des structures d'accueil des personnes âgées. Et il a dit avoir une autre "grande ambition" : faire travailler en réseau hôpitaux publics, établissements privés et médecins de ville. En matière de moyens financiers, il a dit de ne pas être contre une révision des modalités de la "tarification à l'acte" en vigueur depuis 2004 dans le cadre du plan "hôpital 2007". Nicolas Sarkozy a d'autre part souhaité que Roselyne Bachelot lui fasse des propositions en matière de péréquation des dotations financières consacrées à la santé, afin de remédier à des déséquilibres. Le Nord-Pas-de-Calais en est un exemple criant. Selon des responsables locaux, cette région est caractérisée par un des taux de maladies professionnelles, de pathologies liées à l'amiante, de cancers et de surmortalité les plus élevés de France et par une enveloppe budgétaire pour la santé inférieure de 200 euros par habitant aux autres régions. Le président de la République a plaidé pour plus de liberté et d'autonomie pour les hôpitaux publics et souhaité que chacun d'eux ait un "véritable responsable" soumis à des objectifs et évalué selon ses résultats. Un peu plus tard, lors de la visite d'un centre de soins palliatifs à Zuydcoote, il a dit avoir demandé à Roselyne Bachelot de réfléchir au doublement du nombre de ce type d'unités. Les soins palliatifs pour les personnes en fin de vie, "ce n'est pas un luxe, c'est un droit, ça s'appelle le droit à la dignité", a-t-il dit. "J'ai tellement conscience de ça qu'on va donc doubler les moyens. Si je compare à des pays comme le Canada, notamment le Québec, ou le Royaume-Uni, nous avons deux fois moins d'unités, ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable." "Le drame, la maladie, l'accident, le destin, ça peut arriver à tout le monde. Nous sommes tous égaux face à cela", a-t-il fait valoir. "Donc ça sera pour moi une priorité de mon quinquennat."