"Interchangeables", c'est l'adjectif choisi par François Fillon pour qualifier sa relation avec Nicolas Sarkzoy. Le Premier ministre l'a dit hier à Berlin, en évoquant sa latitude d'action sur les dossiers de politique étrangère. "Nous sommes interchangeables sur tous ces sujets", dit-il. Et c'est bien ce qui fait débat aujourd'hui. Depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, on parle beaucoup de "l'hyper président" et des difficultés du Premier ministre à trouver sa place. L'attitude du président de la République semble venir tout droit des Etats-Unis, et plus précisément de la Maison Blanche. Le porte-parole du président y tient régulièrement des points presse. Ce sera dorénavant la règle à l'Elysée, longtemps fermée hermétiquement à la presse. Un peu d'air au palais présidentiel mais de moins en moins d'oxygène à Matignon car cette nouvelle forme de communication risque de priver d'intérêt la communication de Matignon. Un exemple : la semaine prochaine François Fillon doit lire sa déclaration de politique générale mais, la veille, Nicolas Sarkozy prononcera un discours sur l'Europe et le jour même il sera à Marseille pour inaugurer le tramway. Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, le reconnnaît sans férir : François Fillon n'est pas là pour surprendre. Il explique : "Je crois vraiment que le Premier ministre n'aura pas à faire preuve de beaucoup d'imagination pour savoir ce qu'il devra présenter à sa majorité parlementaire".