Après deux jours et demi de vacances luxueuses qui ont provoqué les critiques à gauche et au centre, Nicolas Sarkozy est rentré mercredi soir en France. L'avion qui le ramenait a atterri vers 22h40 à l'aéroport du Bourget. Critiqué donc, le futur chef de l'Etat a tenu à mettre les points sur les "i" depuis Malte: "Je serai ce soir à Paris et je pense que c'était vraiment nécessaire pour ma famille comme pour moi de prendre deux jours et demi de vacances. J'avais besoin de prendre ces deux jours. J'espérais que l'on serait un peu plus tranquille, mais bon, c'est comme ça", a-t-il déclaré mercredi matin au micro d'Europe 1. Le futur chef de l'Etat a expliqué avoir été invité par l'homme d'affaires Vincent Bolloré : "ça n'a pas coûté un centime au contribuable" a-t-il ajouté. "Je n'ai pas l'intention de me cacher, de mentir, de m'excuser". Sa croisière sur un yacht luxueux au large de l'île de Malte a déclenché une polémique à Paris. "C'est un signal désastreux donné au pays, notamment auprès des 53% des Français qui gagnent moins de 800 euros et qui ont voté pour lui", a déclaré Patrick Menucci, ancien directeur-adjoint de campagne de Ségolène Royal. Le député européen UDF Jean-Louis Bourlanges a estimé de son côté que le choix de Nicolas Sarkozy relevait d'un "luxe inutilement ostentatoire". Vincent Bolloré a publié un communiqué dans le journal Le Monde pour mettre certaines choses au clair. C'est bien lui, à titre personnel, qui a invité Nicolas Sarkozy et sa famille, et non la république ou le groupe Bolloré. Vincent Bolloré se dit par ailleurs honoré d'avoir pu accueillir Nicolas Sarkozy sur son yacht. Sa famille avait déjà reçu Léon Blum dans son manoir alors qu'il revenait de Buchenwald ou Mohammed V de retour d'exil. Toutefois, des membres de la famille de Léon Blum ont opposé un "démenti formel" à ces propos de Vincent Bolloré. Nicolas Sarkozy avait annoncé entre les deux tours de l'élection présidentielle que, s'il était élu, il prendrait quelques jours de repos pour "habiter la fonction, prendre la mesure de la gravité des charges" pesant sur ses épaules et "prendre la distance nécessaire" avec les tourments de la campagne. La passation de pouvoir est prévue mercredi 16 mai. Nicolas Sarkozy a aussi prévu de tenir un conseil national de l'UMP lundi 14 ou mardi 15, notamment pour organiser sa succession à la présidence du parti. En attendant, il assistera jeudi aux cérémonies, dans les jardins du Luxembourg, marquant la Journée de l'abolition de l'esclavage. Il sera ainsi aux côtés de Jacques Chirac, chef de l'Etat sortant, qui présidera la cérémonie.