Nicolas Sarkozy à Bordeaux : "Je ne crois pas à l'identité heureuse !"

Nicolas Sarkozy
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G.S. avec AFP et Stéphane Place , modifié à
Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois appliqué samedi à tailler en pièce le concept d'"identité heureuse" porté par Alain Juppé.

Il est venu défier Alain Juppé dans son fief de Bordeaux, dans la salle même où ce dernier s'était fait hué il y a deux ans. Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois appliqué samedi à tailler en pièce le concept d'"identité heureuse" porté par Alain Juppé. "Remarquez, il y a un progrès dans l'identité heureuse: maintenant, on a le droit d'employer le mot identité", a ironisé l'ancien président devant 2.000 à 3.000 personnes massées dans une salle située en bord de Garonne. 

"Identité heureuse" ? "Je ne crois pas à l'identité heureuse. Pour les six millions de chômeurs français, l'identité est heureuse ? Identité heureuse, alors que les classes moyennes n'ont jamais été aussi déclassées ? Je ne crois pas à l'identité heureuse. Quand je vois sur le sol de la République française des jeunes nés, éduqués, élevés en France qui sont moins bien intégrés que leurs grand-parents qui n'étaient pas Français et n'ont pas été éduqués en France", a déclaré l'ancien chef de l'Etat.

"Identité heureuse, quand je vois l'Afrique qui va doubler de population en trente ans et la France et l'Europe qu'on veut culpabiliser de façon scandaleuse alors que ce sont le pays et le continent le plus ouvert du monde ? (...) Identité heureuse ? 238 morts lâchement assassinés par des barbares sanguinaires sur le sol de la République française ? On a jamais connu ça depuis la seconde guerre mondiale", a scandé Nicolas Sarkozy, qui a également brocardé les "accommodements raisonnables" avec l'islam, expression une fois employée par Alain Juppé.

"Je déteste le mot populisme". "Ce n'est pas un débat médiocre" mais un "débat entre une alternance forte ou alternance immobile". Car s'il ne "partage en rien" les idées de Marine Le Pen, "la colère du peuple doit être entendue. Je déteste le mot populisme. la démocratie c'est le vote populaire et notre devoir c'est de le respecter", a lancé Nicolas Sarkozy, quatre jours après l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche. L'ancien président a laissé la salle conspuer François Bayrou.

"Je n'ai aucun compte à régler avec qui que ce soit et certainement pas d'ailleurs avec quelqu'un qui a été trois fois candidat à la présidentielle sans jamais être capable d'être qualifié pour le second tour". Mais "Alain Juppé fait une erreur en faisant un pacte avec Bayrou", alliance "qui n'a servi qu'à une chose, sauver le maire de Pau avec nos voix pendant qu'il nous trahissait à Paris".